


Quatre personnes comparaissent à partir de ce jeudi et jusqu'au 22 novembre devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris dans le cadre du procès de l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra (9e) survenu le 15 avril 2005. Le veilleur de nuit, sa petite amie de l'époque et le couple de gérants de l'hôtel sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires. Dans ce terrible drame, 24 personnes étaient décédées et 42 autres avaient été blessée
Un véritable cauchemar", "une scène de guerre", "une pluie de corps"… Les mots utilisés par un sergent de la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris pour qualifier le drame survenu le 15 avril 2005 dans l'hôtel Paris-Opéra (9e) témoignaient de l'horreur. Après huit années d'instruction, le procès de ce terrible incendie débutera ce jeudi à Paris et l'émotion sera forte. Dans l'enceinte de la 14e chambre du tribunal correctionnel, quatre personnes devront répondre d'homicides et de blessures involontaires. Face à elles, des familles dont beaucoup ont perdu un des leurs.
Onze enfants morts
L'incendie s'était déclaré vers 2 heures du matin au 76, rue de Provence. Appelés à 2 h 20, les pompiers s'étaient retrouvés à leur arrivée face à une situation sans précédent : les gens "criaient", "se jetaient par les fenêtres", "jetaient les enfants par les fenêtres"et plusieurs corps "jonchaient le sol"…
Cinq heures après avoir affronté les flammes, les soldats du feu avaient dressé un bilan lourd faisant état de 24 morts dont 11 enfants, et 42 blessés parmi les 77 personnes présentes ce soir-là .
Cocaïne et Whisky
Au cours des auditions, plusieurs témoins avaient dénoncé l'attitude du veilleur de nuit et fils du gérant qui avait consommé cocaïne et alcool et qui n'avait pas immédiatement alerté les pompiers, tentant lui-même de circonscrire l'incendie.
La colère de sa petite amie serait à l'origine du sinistre. Celle-ci n'aurait en effet pas supporté que son compagnon lui préfère le whisky et ses amis. De "rage", elle aurait jeté ses effets personnels au sol, dans la salle à manger qu'ils utilisaient comme chambre pour avoir des rapports sexuels et autres relations "sadomasochistes". Tombés sur des bougies installées pour la soirée, les vêtements du veilleur se seraient alors embrasés occasionnant un surprenant incendie.
Quelques années de prison
Le fils et son ex-petite amie encourent trois ans prison, les gérants cinq, avec la circonstance aggravante de manquement délibéré aux règlements. La plupart des 22 familles hébergées dans l'hôtel y avaient été envoyées par le Samu social, via des associations.
Ni les pouvoirs publics ni les acteurs sociaux, comme l'auraient souhaité les victimes ne sont poursuivis. Le procès doit se tenir jusqu'au 22 novembre.
Source : Metro