Paris (XVIIe), caserne Champerret, (LP/Olivier Arandel.)
« Allô ? Pourriez-vous aller chercher mes billets d’avion que j’ai pris sur Internet? », demande cette vieille dame des beaux quartiers. Ou encore « Mon cochon d’Inde est coincé derrière le frigo, pouvez-vous venir? » Les pompiers de la BSPP doivent faire face à des appels téléphoniques abusifs et gérer des demandes surréalistes. « C’est ça tous les jours! déplore le chef du centre opérationnel. Cela va de la mamie qui nous prend pour Mappy.com et nous appelle car elle est perdue en voiture dans Paris. On a aussi celui qui vient de déménager et qui nous demande de le réveiller le matin car son réveil est encore dans les cartons! »
Certains appels peuvent entraîner 7500 € d’amende
Il y a aussi les riverains qui appellent parce qu’il y a un chat qui miaule sur une gouttière et qui les empêche de dormir « quand ils ne nous demandent pas de venir le nourrir! Ou encore, cette femme qui nous téléphone d’un Lavomatic car elle s’est trompée de programme. Elle nous demande d’intervenir d’urgence car la machine à laver risque d’endommager ses chemises de marque! » Le pire, pour les pompiers, ce ne sont pas ces appels abusifs émanant de personnes « inconscientes » mais les appels « malveillants », ceux qui ont l’intention de nuire. En 2012, les pompiers de la brigade de Paris avaient lancé une campagne d’affichage : « Abuser des numéros d’urgence nuit gravement à ceux qui en ont besoin ». Les pompiers se réservent le droit de porter plainte. La caserne Champerret a son service contentieux. Elle dispose de moyens techniques pour tracer ces appels malveillants. Ses auteurs encourent jusqu’à 7500 € d’amende et six mois de prison… Au printemps dernier, à la suite d’une plainte de la BSPP, les tribunaux ont condamné trois jeunes filles de 16 à 20 ans. Elles avaient composé le 18 ou le 112 plus de 1000 fois « pour rigoler ». Et fait déplacer des soldats du feu avec la grande échelle là où il n’y avait rien. « Sans compter le coût de ces interventions totalement inutiles, martèle le chef d’appel du centre opérationnel de Champerret. Chaque appel injustifié peut retarder les secours d’une personne en détresse »
Source : Le parisien
