Alors que les conditions de lutte contre les incendies de forêts évoluent et se modernisent grâce aux progrès qu’ont fait les hommes, les matériels et les organisations, certaines méthodes de lutte anciennes qui utilisent le feu contre le feu perdurent au fil des années, méthodes aujourd’hui appelées «feux tactiques».
C’est ainsi qu’au cours de l’été 2003 et en ce début d’été 2004, les services de secours ont eu re- cours à plusieurs reprises aux feux tactiques pour faire face aux incendies de forêts de la façade méditerranéenne, notamment dans le Gard, mais aussi en Corse, dans l’Ardèche, les Alpes-Ma- ritimes... Ces méthodes, longtemps pratiquées dans l’ombre, ont trouvé depuis peu, un cadre législatif, avec l’inscription des feux tactiques dans la loi de modernisation de la sécurité civile, votée le 30 juillet 2004 par le Parlement. Ce vote est le résultat de la forte motivation d’utilisa-
teurs de terrain relayée par le travail de plusieurs années d’un groupe de personnels composé d’officiers de sapeurs-pom- piers, de techniciens de l’ONF et du ministère de l’Agricultu- re, du Ceren et du CIFSC. Ainsi les feux tactiques trouvent leur place parmi l’éventail des méthodes de lutte à la disposi- tion des sapeurs-pompiers.
Les feux tactiques
L’usage
En fait, l’usage du feu a toujours existé comme technique d’extinction des in- cendies de forêt. Les sapeurs-pompiers y ont recours, de façon régulière dans plusieurs pays, dont l’Espagne, le Portugal, les États-Unis, l’Australie, mais également en France notamment dans les départements du Sud de la France.
Si la technique est bien affichée à l’étran- ger, elle l’était moins en France. Sa pra- tique a été longtemps cachée et utilisée dans l’ombre tant le sujet était tabou. Et cette technique a souvent été mise en cause pour des raisons, non pas opéra- tionnelles mais essentiellement juri- diques. Il était en effet difficile de savoir si le droit d’allumer un contre-feu exis- tait, selon le texte auquel on faisait réfé- rence (voir encadré juridique). Depuis ces dernières années, la technique des feux tactiques s’est affirmée, et notamment au cours de l’été 2003, où les actions de feux tactiques, menées dans sept départe- ments, ont contribué efficacement à l’ex- tinction de certains incendies de forêts.
La reconnaissance officielle
Aujourd’hui, les méthodes de feux tac- tiques trouvent un cadre juridique dans une loi : En effet des dispositions spécifiques ont été prévues dans la nouvelle loi de modernisation de la sécurité civile n°2004-811 du 13 août 2004.
Dans l’article 26, le paragraphe II men- tionne explicitement :
« Le Commandant des opérations de se- cours peut, même en absence d’autori- sation du propriétaire ou de ses ayants droits, pour les nécessités de la lutte contre l’incendie, recourir à des feux tac- tiques. »
La technique
Pour mieux comprendre, il est nécessaire de définir la terminologie utilisée:
Les feux tactiques :
terme général, qui désigne les deux méthodes d’emploi du feu dans le cadre de la lutte contre les incendies de forêts: le contre-feu et le brûlage tactique.
Le contre-feu :
consiste à allumer un feu à l’avant d’un front de feu au cours d’un incendie, le long d’une zone d’appui, pour supprimer du combustible par le feu. Le contre-feu se développe alors en direction de l’incendie laissant derrière lui une zone brûlée, qui sera contrôlée par des moyens de lutte. À la rencontre du contre-feu et de l’incendie, faute de com- bustible, l’incendie s’éteint.
Le brûlage tactique :
consiste, par un allumage le long d’une zone d’appui, à «ca-
naliser» le flanc d’un incendie pour le réduire, ou bien, à terminer l’extinction d’une lisière qui présente des risques de reprise, ou bien encore, à créer en si- tuation menaçante une zone refuge pour mettre en sécurité du personnel.
Ces méthodes de lutte sont totalement complémentaires les unes des autres et peuvent êtres utiles dans certaines si- tuations opérationnelles.
Elles s’inscrivent pleinement
dans un dispositif opérationnel placé sous l’au- torité du commandant des opérations de secours et ne changent en rien la stratégie de la lutte contre les feux de forêts. L’at- taque directe par les moyens terrestres et aériens doit être privilégiée dans la mesure du possible; les feux tactiques s’inscrivent plutôt dans les méthodes d’attaques indirectes, nécessitant une anticipation suffisante.
Des moyens d’extinction, adaptés au feu tactique allumé, sont alors disposés le long de la zone d’appui pour assurer le contrôle de l’allumage et prévenir les sautes de feu éventuelles.
Références juridiques avant la loi
Le règlement d’instruction de manœuvre des sapeurs-pompiers communaux, approuvé par l’ar- rêté du 1.02.78, évoquait à l’article 30 « Les Contres- Feux » (chapitre V, 9e partie) comme moyen effi- cace de lutte contre les feux de forêts, et détaillait ses conditions d’emploi.
Un cadre réglementaire existait pour les sapeurs- pompiers. Cette 9e partie du règlement d’extinction et de manœuvre a été abrogée, par l’arrêté du 6.09.01 fixant le guide national de référence relatif aux feux de forêts, à compter du 1.01.02
Le cadre réglementaire a été supprimé à cette date et n’a pas été remplacé. Le code forestier, par son article L322-1, dans sa rédaction issue de la loi d’orientation sur la forêt n°2001-602 du 9.07.01, précise que : « sous ré- serve des dispositions de l’article L321-12, il est défendu à toutes les personnes autres que les pro- priétaires de terrains boisés ou non, ou autres que les ayants droit de ces propriétaires de porter
ou d’allumer du feu sur ces terrains et jusqu’à une distance de 200 m des bois , forêts, plantations, re- boisements, ainsi que des landes, maquis et garrigues soumis aux dispositions de l’article L 322-10 ». Cet article limitait l’emploi du feu aux seuls pro- priétaires ou ayants droits, en dehors des périodes d’interdiction, c’est-à-dire l’été, hormis les cas de travaux de prévention des incendies de forêts effectués par l’État, les collectivités territoriales et leurs groupements ou leurs mandataires tels que l’office national des forêts et les services d’in- cendie et de secours ainsi que les associations syndicales autorisées qui peuvent comprendre l’emploi du feu, en particulier le brûlage dirigé. Il s’agit de travaux en phase de prévention et non en phase de lutte.
Le code général des collectivités territoriales par son article L 2212-1, charge le maire, sous le contrôle administratif du représentant de l’État dans le département, de la police municipale. L’ar- ticle L 2212-2, précise au 5e alinéa que celle-ci
comprend notamment « le soin de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les ac- cidents et les fléaux calamiteux ainsi que les pol- lutions de toute nature, tels que les incendies, les inondations... de pourvoir d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours... »
Le code pénal peut être défavorable à l’auteur d’un contre-feu qui prévoit des poursuites pour incendie volontaire, ou favorable, si l’on fait ré- férence à l’article 122-7, qui exonère de toute res- ponsabilité pénale la personne qui « face à un dan- ger imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauve- garde de la personne ou du bien ».
La réponse du ministre de l’Intérieur N°57646 du 12.02.01, à la question posée par Mr Alary, dépu- té du Gard, confirmait la nécessité de définir plus précisément les conditions d’emploi opération- nel de la technique afin de limiter les éventuelles conséquences dommageables.
La formation
S’agissant de techniques d’extinctions particulières qui peuvent présenter des risques, il est indispensable que les per- sonnels utilisateurs aient suivi une for- mation spécifique que le commandant des opérations de secours devra intégrer. Le contenu et les conditions de mise en œuvre de ces formations sont actuelle- ment à l’étude et seront intégrés au guide de manœuvres feux de forêts qui doit pa- raître prochainement.
En matière de formation, l’expérience acquise au cours des années passées et no- tamment de celle de 2003 a confirmé que les feux tactiques tenaient toujours une place dans les techniques de lutte contre l’incendie de forêts et que leurs mises en oeuvre suivaient généralement une même procédure, que ce soit dans le Gard, l’Ar- dèche, la Corse, les Alpes-Maritimes ou le Var.
La décision était prise par le commandant des opérations de secours, l’allumage sui- vait toujours une zone d’appui et sa réa- lisation était placée sous la responsabi- lité d’un personnel formé en brûlage di- rigé, sapeur-pompier ou forestier, du ni- veau de responsable de chantier.
La formation de responsable de chantier de brûlage dirigé, associée à une pratique régulière de cette activité, sera néces- saire pour appréhender ensuite une for- mation complémentaire aux feux tac- tiques.
L’usage du feu dans le cadre préventif par le brûlage dirigé, constitue en effet une excellente école du feu, permettant au personnel d’acquérir un savoir faire dans l’allumage et la maîtrise d’un feu, et ce dans des limites géographiques définies à l’avance.
Elle permet également de mieux perce- voir les paramètres influant sur la pro- pagation des incendies, c’est-à-dire la vi- tesse du vent, la température de l’air, l’hygrométrie de l’air, l’état de déshy- dratation de la végétation...
Le brûlage dirigé sera donc un préalable incontournable aux futures formations feux tactiques dont les bases sont en cours de préparation.
L’expérimentation
Dans un cadre expérimental, afin de pré- parer les futures formations et d’acqué- rir des données physiques de feux tac- tiques, des essais comparatifs à échelle réel- le ont été menés sur le terrain dans le secteur du Vigan au mois d’avril 2004. Ceux-ci ont été réalisés conjointement par les sapeurs-pompiers du Gard et le Ceren, sur deux parcelles de terrain si- milaires dans des conditions météorolo- giques identiques: expositions sud-est, surface unitaire de 3 000 m2, végétation de genets purgatifs, piste en partie haute, coupe-feux préparés sur les côtés et en bas de la parcelle.
La première parcelle a été traitée par un contre-feu allumé à l’appui de la piste, de- vant un feu montant, allumé en partie basse de la parcelle.
Des thermocouples étaient installés le long de la piste pour mesurer les tem- pératures subies par les personnels à l’al- lumage.
Le contre-feu allumé sur 60 m de longueur s’est élargi d’une dizaine de mètres avant de rejoindre l’incendie, provoquant une inflammation importante puis l’extinc- tion des foyers.
Le personnel travaillait à des températures acceptables en tenue de feu (maximum de 60°C) et l’utilisation de l’eau a été très faible, quelques centaines de litres seu- lement ont été utilisées pour diminuer
l’intensité du contre-feu et éviter les sautes. Dans la 2e parcelle, l’allumage débutait en partie basse. Face au feu montant en propagation libre, il était impossible et extrêmement dangereux de positionner du personnel le long de la même piste, tant le rayonnement était fort (tempé- rature supérieure à 250°C).
Une veste de cuir, installée pour test à 8 m de la végétation au delà de la piste a bien résisté au premier essai et s’est totale- ment consumée au cours du 2e essai. Les premiers résultats démontrent dans ce cas de figure, l’intérêt du contre-feu pour stopper l’incendie au lieu de l’attendre. Des résultats plus complets seront communi- qués et publiés ultérieurement par le Ceren.
Les effets sur le personnel
Aux côtés de résultats physiques, en condi- tion opérationnelle, une action de feu tactique peut engendrer des effets psy- chologiques favorables au personnel, gé- nérant un sentiment de confiance à la place de l’inquiétude, voire de l’angoisse. Le commandant N. Coste, commandant des opérations de secours, témoigne :
« Le samedi 9 août 2003 à Aumessas à 3 h 51, le dispositif de lutte composé d’un groupe d’intervention feux de forêt qui vient d’échouer à une attaque directe en contrebas, est repositionné en haut de pente sur une piste.
«La crainte se lit sur les visages, l’in- cendie violent progresse vers le haut, en direction de la piste dans des genêts pur- gatifs et des résineux.
« Les flammes atteignent une dizaine de mètres de hauteur. « Il n’est pas pensable de rester à cette position à attendre le feu. Celui-ci, trop violent, dépassera de loin les possibilités hydrauliques des engins. Dans une telle la situation, en tant que commandant des opérations de secours, je prends la décision d’allumer un contre-feu.
« Deux personnels allument à la torche
le long de la piste, le groupe d’interven- tion feux de forêts assure la protection et l’avancement de l’allumage ainsi que la surveillance des sautes.
« Dès lors, les personnels s’activent, prennent confiance devant un feu allu- mé tout près, mais qui s’éloigne d’eux en direction de l’incendie.
Il faut faire vite, pour devancer l’incen- die, mais pas trop pour “tenir” le contre- feu et éviter les sautes. « À 5 h 56 l’allumage parvient 600 m plus loin, le contre-feu est descendu à la ren- contre de l’incendie où les 2 fronts ne font qu’un, pour ensuite s’éteindre. [cf photo de couverture]
« La suite de l’intervention a consisté à traiter les flancs, de façon traditionnelle avec les établissements de grande lon- gueur de tuyaux, à l’eau et avec les moyens aériens dès le lever du jour. »
Les multiples situations rencontrées au cours des feux de forêts montrent la nécessité de disposer de moyens dimen- sionnés, adaptés à la lutte.
Les groupes d’interventions feux de forêts, les groupes lourds, les commandos DIH, les moyens aériens, les divers agents extincteurs : l’eau, les moussants, les retardants, constituent les principaux « ou- tils » de lutte dont dispose le comman- dant des opérations de secours. La parution des feux tactiques dans une loi constitue une avancée très significa- tive dans la lutte contre les feux de forêts. Elle « officialise » une pratique ances- trale que des acteurs de terrain mettent en œuvre depuis des années.
Elle va être rajeunie et organisée, et né- cessite aujourd’hui un cadre d’application bien défini à savoir : – réalisation soumise à l’accord du com- mandant des opérations de secours,
– emploi de personnel obligatoirement formé à ces techniques, – respect de règles de sécurité. C’est dans ce contexte et à ces conditions, que les feux tactiques s’inscrivent pleine- ment dans les méthodes de lutte, non pas en concurrence, mais en complément de celles déjà existantes.
Cdt Nicolas Coste, CSP Le Vigan. SDIS du Gard Animateur du groupe de travail «Feux tactiques» de l’Entente. coste@sdis30.fr
TÉMOIGNAGES
Des témoignages ont été apportés par les chefs de groupe feux de forêts et par les tech- niciens de la forêt présents sur les lieux, engagés sur l’incendie d’Aumessas:
Le capitaine Gilbert Arnal, chef de groupe du GIFF 34 (Herault). Gestion économique du potentiel en eau, éco- nomie du potentiel en matériel et personnel qui travaille en toute sécurité, absence de li- sière active et un risque de reprise diminué.
Bernard Ricau, Garde moniteur du parc na- tional des Cévennes, antenne Aigoual. Là, en compagnie des pompiers alsaciens, j’ai assisté à la mise en œuvre d’un contre- feu, destiné à stopper le front de flammes qui montait vers cette piste. Ce front de feu me semblait alors situé à une centaine de mètres en contrebas de la piste vers laquelle il pro- gressait rapidement.
Sur les consignes du Cdt Coste, deux pom- piers « allumeurs » pourvus du même équi- pement de protection et de mise à feu que j’ai vu employé lors des opérations de brûlages dirigés d’hiver, ont commencé à faire brûler les genêts et broussailles du bord inférieur de la piste (côté du feu montant). D’autres pom- piers sur la piste arrosaient à la lance, dès que les flammes montant trop haut, risquaient de sauter la piste ou de gêner les intervenants. Partis du carrefour entre les pistes n°173 et n°81, les allumeurs se sont dirigés progres- sivement vers l’est, en direction du col des Portes. Le dispositif d’arrosage suivait pa- rallèlement le même mouvement vers l’est. Les premiers genêts brûlés, le feu a pro- gressivement gagné vers le bas, enflammant alors un bosquet de jeunes épicéas d’environ
10 m de haut situé en aval de la piste, pro- voquant des torchères impressionnantes et fu- gaces à chaque arbre enflammé. Le front de flammes montant s’étant rapproché à quelques dizaines de mètres, un courant aérien de convection d’air chaud s’est alors très visiblement formé, aspirant le front de flammes descendant. Les pointes des flammes de deux fronts à plu- sieurs mètres de hauteur étaient orientées en opposition, puis se sont rejointes à une tren- taine de mètres environ en aval de la piste d’où était parti le contre-feu. La progression du feu s’est alors stoppée par opposition des fronts puis par manque de combustible.
André Lacroix et Francis Milhau, ONF, unité territoriale Aigoual. La méthode employée lors de la reprise du 8 août au soir, s’apparente au contre-feu éta- bli pour anticiper sur les événements qui au- raient pu prendre un tour dramatique. Le travail du personnel à pied a permis de contenir les flammes en bas de versant mais il était impossible de lutter face au feu as- cendant. En partie haute, la piste n°81, étroite (3,50 m de chaussée), non débroussaillée, séparait la zone en feu d’une jeune plantation dense (épicéa – pin noir) couvrant le haut du ver- sant. Si l’incendie s’était propagé en amont de cette piste, la lutte aurait été quasiment impossible (pas d’accès pour les véhicules, végétation très dense). La décision a été prise de brûler une bande de végétation le long de la piste n°81 sur en- viron 20 m de largeur et en lisière d’un boi- sement d’épicéa d’environ 40 ans, avant l’ar- rivée du front de feu. L’incendie montant
s’est donc fortement ralenti au contact de cette zone brûlée ; le personnel au sol et les avions porteurs d’eau ont pu ainsi plus faci- lement maîtriser le sinistre.
À notre avis, la méthode employé a été la plus logique et le mieux adaptée et a donné des résultats satisfaisants.
Témoignage du lieutenant-colonel Pierre Schaller– COS sur le feu de la Garde-Frei- net dans le Var, dans la nuit du 31.08.03– dans son livre Ma saison en enfer* ...j’appelle les forestiers installés dans leur PC à côté du nôtre. « Je pense qu’on va pouvoir allumer un contre-feu, qu’en pensez vous ? » Il y a un endroit qui se prête parfaitement bien à ce type de feu tactique, sur le flanc droit sur près de 2 km. Faire brûler toute cette lisière sous notre contrôle, et avant que l’incendie ne la détruise, de façon à ce que, lorsque le feu y arrive, il ne trouve plus rien à se mettre sous la dent et s’arrête.
Alain, le spécialiste des brûlages dirigés, va superviser l’opération avec les forestiers. Le groupe retardant, qui a fini sa mission sur la Tourre où les choses vont mieux, va sécuri- ser l’allumage.
Il ne faudrait pas se faire déborder par le contre-feu, qui deviendrait alors, s’il nous échappait, un nouvel incendie. Et cela marche. Le contre-feu descend len- tement dans une chataigneraie nettoyée et ne déborde pas. Quand le feu principal arri- vera à son contact, quelques heures après, il s’arrêtera de lui-même.