Avec l'été reviennent les incendies de forêts. Si Midi-Pyrénées est moins exposée que d'autres régions, le risque y est bien réel. Le point sur la situation avec le capitaine Alépée, conseiller technique départemental « feu de forêt » de Haute-Garonne.
Le risque d'incendie de forêt est-il important, actuellement, dans la région ?
« Oui, même si la situation varie selon les départements. En Haute-Garonne, avec les forêts de Bouconne et de Buzet, et dans l'Aude, il est plus élevé que dans les Hautes-Pyrénées ou l'Ariège, par exemple, où les feux se produisent davantage au printemps à cause, notamment, de l'écobuage. Le risque est donc conséquent, d'autant plus avec la sécheresse, même s'il n'a rien à voir avec celui des régions du pourtour méditerranéen et des départements de la Gironde et des Landes. Il ne faut pas dramatiser même s'il faut être vigilant.
Les services d'incendie et de secours sont donc en alerte ?
Ils sont toujours prêts à intervenir et adaptent leurs moyens et contraintes en fonction de la situation. Quotidiennement, et même plusieurs fois par jour, nous évaluons l'importance du risque à partir des données du logiciel Griffon de Météo France. Ce logiciel prend en compte des éléments comme la chaleur, le vent, l'hygrométrie et le relief. Lagrille va de « faible » à « très sévère ».
Le risque étant plus élevé actuellement, les moyens mis en place sont donc plus conséquents ?
En Haute-Garonne sur chaque départ de feu de végétation nous faisons intervenir un groupe, c'est-à -dire au moins quatre véhicules incendie pour être plus sûr de maîtriser immédiatement la situation.
L'Aude est davantage menacé que Midi-Pyrénées ?
Oui. D'ailleurs ce département dispose de moyens aériens permanents contrairement à notre région. Il a des Trackers, ces avions qui peuvent déverser 3 500 litres d'eau et du retardant, ce produit qui ralenti le feu.
Si un gros feu de forêt venait à se produire en Midi-Pyrénées, la région ne disposerait donc pas de moyens aériens ?
Nous serions, si besoin est, renforcés par des moyens aériens de l'Aude ou de Marignane.
Des pompiers de la région peuvent également venir en soutien ailleurs ?
Oui. Il y a à Bordeaux un Centre opérationnel zonal. Il coordonne toute la zone Sud-Ouest. Chaque année, les services départementaux e d'incendie mettent à sa disposition des groupes à même de se rendre sur un sinistre qui se produit ailleurs ».
Les zones les plus exposées
Le risque d'incendie est évalué en fonction des conditions météo (vent, chaleur…), de la zone et de la végétation qui s'y trouve.
Hautes-Pyrénées.
Un dispositif prévisionnel à l'année a été mis en place au camp de Ger (il s'y produit souvent des feux de végétation), qui est la zone de saut des régiments militaires tarbais. Un peu partout, à partir du risque « sévère », des patrouilles se font, avec ou sans, le soutien de l'ONF.
Aveyron
Samedi, près de 5 hectares de résineux sont partis en fumée à Saint-Jean-de-Bruel. Les pompiers ont été renforcés par des effectifs de l'Hérault et du Gard et un Canadair et deux Trackers sont intervenus par les airs. Ce secteur, comme l'ensemble de la forêt fait l'objet d'une grande attention.
Haute-Garonne. Les forêts de Bouconne et de Buzet-sur-Tarn sont classées « sensibles ».
Tarn-et-Garonne.
Sur des établissements classés Seveso ou présentant d'importants risques comme la centrale de Golfech, des plans particuliers d'intervention sont prêts à être activés avec des moyens immédiatement disponibles.
Aude. Ce département, notamment en raison du vent, est particulièrement exposé. Il dispose d'ailleurs de moyens aériens d'intervention.
Gers. Les feux de forêt y sont plutôt rares. Dans ce département se produisent davantage des incendies de chaume ou de moisson.
Tarn. les monts de Lacaune, qui comptent beaucoup de résineux et sont très accidentés, font l'objet d'une grande attention tout comme la forêt de Sivens et les gorges du Viaur.
Ariège. En cette période, ce département est peu exposé aux incendies. Les feux s'y déclarent surtout au printemps avec les écobuages.
Lot-et-Garonne. Hier, le département était placé en risque « sévère » et un groupe d'intervention a été dépêché en Gironde à Cestas (incendie) et une unité dans les Landes à Luxey (incendie). Des officiers spécialisés dans les feux de forêt sont également opérationnels pour renforcer les postes de commandement sur le terrain et particulièrement dans le massif fumelois où les chênes des Causses du Lot s'embrasent facilement.
