
Durant le réveillon, les sapeurs-pompiers intervenant à Mulhouse ont été encerclés par des groupes hostiles, insultés, visés par des tirs de feux d’artifices et des jets de pavés. Ils ont continué à assurer leurs missions et à secourir les victimes – dont une en arrêt cardiaque – avec « des prises de risque énormes », souligne leur directeur départemental. Mais être pris pour cible lorsque l’on a pour vocation d’aider les autres a été un choc rude.
« À un moment donné, je dis même qu’on a voulu tuer », estime le maire Jean Rottner, qui a rencontré une délégation de pompiers en compagnie des représentants du Sdis, de l’État et d’autres élus, jeudi dernier.
« Les moutons que l’on mène à l’abattoir »
C’est aussi le message qu’ont fait passer les délégués CGT et FO des sapeurs-pompiers du Haut-Rhin dans un communiqué. « L’objectif des individus, qui ont lancé des pavés de plusieurs kilos à une distance de 3 mètres, est on ne peut plus clair : tuer ! Nous savons que notre métier est dangereux, nous nous entraînons pour en minimiser les risques, mais le comportement irrationnel de ces individus est imprévisible et a des conséquences directes sur la population mulhousienne. Briser le pare-brise d’une ambulance en est un exemple flagrant. Même en temps de guerre, ce type de véhicule est préservé ! »
Pour eux, ce genre de situation, « ultra-violente » et déjà rencontrée cet été, témoigne d’une « dégradation des conditions d’intervention » qui soulève des interrogations sur « le devenir de l’activité des sapeurs-pompiers dans cette ville ».
« Nous n’avons quasiment pas de droit de retrait et devons faire face à notre obligation de porter secours. Il arrivera un moment, vu les circonstances, où nous n’interviendrons plus. Il y a une limite à tout ! », préviennent-ils, avant de conclure, plutôt sceptiques sur l’effet du classement en ZSP : « Nous ne serons pas les moutons que l’on mène à l’abattoir ! Alors, Messieurs les élus et représentants de l’État, réagissez avant qu’il ne soit trop tard ! »
Source : le pays.fr