
Les sapeurs-pompiers professionnels mobilisés ont distribué des tracts aux automobilistes. - (Photo NR, Hugues Le Guellec)
Un squelette porte un polo de pompier, déchiré et brûlé. Au sol, les contours d'un corps humain sont tracés en blanc. Étonnant décor devant le centre principal de secours de Tours-Centre, boulevard Richard-Wagner, ce vendredi. Des banderoles « Pompiers en colère », « Métier en régression » ou « En attente de nominations » sont étendues sur les grilles et le bâtiment. Ajoutez à ces installations les bruits de pétards et de sirène ainsi que la fumée du barbecue et des feux de Bengale.
« La mise en scène est à la hauteur de notre désespoir », lance Pierre-Jean Rossignol, le président de la section Indre-et-Loire du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels (SNSPP), majoritaire.
Les pompiers professionnels ne manifestent pas souvent – « Cela fait une dizaine d'années que nous n'avions pas revendiqué de cette manière » – mais quand ils manifestent, ils ne le font pas à moitié.
« Notre profession est à un tournant, explique Pierre-Jean Rossignol. La réforme de la filière a été votée en avril 2012. Et depuis, rien n'est fait dans notre département. »
Des « groupes de travail ont bien été mis en place », mais le président du SNSPP estime qu'il s'agit là de « fausse concertation » : « La direction refuse de nous écouter. On va droit dans le mur. »
Les pompiers professionnels (*) demandent notamment un vrai plan de nominations : une cinquantaine de non-officiers et une centaine de sous-officiers seraient concernés et devraient changer de grade. « On est dans la régression sociale », dénonce Pierre-Jean Rossignol.
Les sapeurs-pompiers redoutent aussi la nouvelle organisation de leur temps de travail. Laurent, pompier à Nord agglo, précise : « Actuellement, on travaille par tranche de 24 heures, il est prévu que ça passe à 12 heures. Ce serait préjudiciable car il n'y a pas de hausse d'effectifs de prévue. Le commandement a plutôt envie de mettre des pompiers volontaires la nuit : c'est un peu la casse du métier. »
(*) Ils sont près de 325 en Indre-et-Loire.
Source : la nouvelle république