Noria de Canadair, troupes au sol, hélicoptères de surveillance, la Direction de la Sécurité civile (DSC) s'est dotée d'un plan de bataille contre les incendies de forêt qui ont ravagé 17.000 hectares en France en 2009 contre 73.300 hectares en 2003, année de la canicule.
L’incendie d’origine criminelle qui a eu lieu ce week-end près de l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône) a ravagé 900 hectares de végétation.
La DSC estime que l’efficacité de son dispositif dépend essentiellement de la détection précoce des incendies et de la rapidité des interventions.
C’est en effet en intervenant sur les feux dont la superficie est encore réduite, moins de dix minutes après leur détection, que les secours sont les plus efficaces.
D’où l’idée de placer hommes et matériels à titre préventif au plus près des zones sensibles, une priorité absolue lorsque le risque météo est élevé.
Guet aérien armé
Les avions ont un rôle prépondérant dans cette stratégie en effectuant des missions de « guet aérien armé » dans les secteurs à risques et en renforçant l’action des équipes au sol par des largages d’eau.
La DSC dispose au total de 23 aéronefs bombardiers d’eau : 12 Canadair CL 415, des avions amphibie d’une capacité d’emport de 5.800 litres, neuf Tracker, qui effectuent leurs pleins au sol (3.800 litres), et deux Dash 8 (10.000 litres).
Cette flotte de bombardiers d’eau est présente dans la zone méditerranéenne, la plus sensible aux incendies de forêt, mais également dans le massif landais pour tenir compte de l’accroissement du danger résultant des dégâts causés par la tempête Klaus de janvier 2009. Ces moyens aériens sont utilisés pour protéger en priorité les points sensibles (habitations, camping). Mais les largages d’eau visent également à « casser » la propagation de l’incendie en mettant à profit les caractéristiques du terrain susceptibles de ralentir naturellement le feu (zones débroussaillées, carrières).
A l’appui de ces missions, la DSC dispose également d’une douzaine d’hélicoptères : trois Ecureuil et neuf EC145.
Les hélicos, en vol stationnaire, permettent d’avoir une vision globale du sinistre. Ils peuvent ainsi être utilisés par le commandant des opérations de secours (COS) afin de déterminer les objectifs que les bombardiers d’eau doivent atteindre.
Ce dispositif permet de limiter très sensiblement le nombre de grands feux, estime la DSC. Près de 95% des incendies parcourent en France moins de cinq hectares et moins de un pour cent des feux de l’été dépasse le seuil des 100 hectares.
Et pour y voir plus clair quand les fumées de l’incendie aveuglent les troupes au sol, la DSC pourrait faire appel à des drones équipés de caméras infra-rouge, une grande première en France.
« Une expérimentation va être menée en août avec un drone équipé de caméras infra-rouge pour faire de la transmission d’images », explique-t-on à la DSC.
L’idée est de tester l’utilisation de ce type d’engin sans pilote pour un ensemble de situations impliquant la sécurité civile, notamment dans les zones de pollution dangereuse qu’on ne pourrait survoler par avion ou hélico.
Source AFP