Samedi 07 Août 2010
ABBEVILLE Parties de sexe en caserne avec mineure
Trois pompiers professionnels ont été mis en examen vendredi soir. Ils ont filmé des relations sexuelles avec une jeune fille de 17 ans et l'ont incitée à d'autres rapports avec des collègues.
Au début de l'été, une Abbevilloise de 17 ans se rend plusieurs fois, de nuit, au centre de secours de la ville. Elle y a des relations sexuelles avec des pompiers professionnels.
D'après nos informations, jeudi après-midi, plusieurs d'entre eux ont été placés en garde à vue afin d'être entendus par les policiers du commissariat d'Abbeville.
Hier, Éric Fouard, procureur de la République du tribunal d'Abbeville, a confirmé la tenue d'une enquête et le soir, il a annoncé que trois pompiers professionnels étaient déférés au juge d'instruction pour captation d'images pédo-pornographiques et corruption de mineure. Ils ont été mis en examen pour ces deux chefs d'accusation, placés sous contrôle judiciaire, interdits de fréquenter le centre de secours et la victime.
Concernant les faits, on sait que la jeune femme a eu un petit ami pompier. Voilà comment elle s'est retrouvée à côtoyer des collègues de la caserne abbevilloise. À trois reprises, elle se rendra de nuit au centre de secours.
À chaque visite, elle a des relations sexuelles consenties simultanément avec trois pompiers. Dans un total délire, ils n'ont pas hésité à filmer leurs ébats avec leurs téléphones portables. Les vidéos circuleront ensuite entre collègues. Pour cela, les trois hommes risquent cinq ans d'emprisonnement et des peines d'amendes.
Les trois hommes ont également incité la jeune femme à avoir des relations sexuelles avec d'autres collègues (au total dix pompiers ont reconnu leur implication). Ils risquent la même peine que pour les vidéos.
Une autre affaire : du harcèlement sexuel
Contacté hier, le chef de centre, le capitaine Yvan Bellet, était sous le choc et remonté face à ces agissements. Il mesure aussi les conséquences des actes d'une poignée de ces hommes, (le centre compte 97 pompiers) sur l'image et le fonctionnement de sa caserne.
D'ailleurs le procureur ne se prive pas, en plus de souligner la gravité des faits, de s'indigner du manquement au devoir d'exemplarité, « mais j'insiste, ce sont des pompiers qui ont alerté leur hiérarchie, écœurés par leurs collègues. Le directeur départemental, le colonel Dehédin a aussitôt prévenu les autorités ». Sa réactivité est un signe. La profession réprimera durement ces actes et risque de s'attarder sur les carrières des pompiers non concernés par la justice mais qui ont eu des rapports sexuels avec la jeune fille.
Ce n'est pas tout. Une affaire peut en cacher une autre... Lors des diverses auditions, deux autres pompiers professionnels ont été mis en cause par deux collègues féminines, engagées volontaires, pour harcèlement sexuel. Accusations niées en bloc.
Hier soir, ils ont toutefois également été mis en examen par le juge d'instruction, placés sous contrôle judiciaire, interdits de fréquenter la caserne et les victimes.
DAVID VANDEVOORDE