Chez les pompiers, le feu couve à nouveau

[bodje]

LESFAITS : Les syndicats critiquent la direction : les secours manquent de moyens humains et matériels

« C'est du Cassar en moins bon. Car lui avait de gros défauts mais il n'a jamais touché aux acquis sociaux. » Le constat du Syndicat autonome (SA34), majoritaire chez les pompiers, est sans concession... La pique vise le colonel Christophe Risdorfer, qui fête tout juste ses un an à la direction du Sdis (service départemental d'incendie et de secours), en lieu et place du colonel Cassar mais aussi Michel Gaudy, le président du Sdis.

La raison du courroux des syndicats, qui prévoient un mouvement d'ampleur, cet après-midi, devant le Sdis (1) ? Les griefs seraient trop longs à énumérer, mais le management et le manque de moyens humains et matériels ressortent du lot.

« Notre principale revendication, c'est l'embauche d'au moins trente sapeurs-pompiers professionnels par an. Parce qu'il manque du monde. Du coup, sur certaines communes, les délais d'intervention sont trop longs. Il nous faut aussi de nouvelles casernes, à Montpellier et au Sud de Béziers, toujours pour réduire les délais d'intervention », détaille Didier Bosch, président du SA 34. Son syndicat a claqué, ce jeudi, la porte des négociations avec la direction comme il était sorti fort mécontent de la rencontre de la semaine d'avant : « on ne peut pas dialoguer avec le directeur, il nous fait du chantage et on n'est pas du tout d'accord avec ses propositions », poursuit Didier Bosch. Pour ce dernier, la direction voudrait, pour pallier le manque de personnel, augmenter les gardes des pompiers, sans contrepartie.

« On doit travailler plus mais sans gagner plus. Déjà qu'avec la réforme des retraites on va travailler plus longtemps... » En fait, pour le syndicaliste, la situation actuelle résulte de l'héritage du duo Cassar/Gaudy, « qui a passé des années à faire des économies, on le paye aujourd'hui ». Didier Bosch évoque aussi des problèmes de « harcèlement, répression et division, abus de pouvoir ». Du côté du SNSPP (syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels), le constat est presque le même, à la nuance près qu'il laisse place aux négociations : « On se bat pour défendre nos acquis et pour obtenir des embauches, explique Sébastien Gal, membre du bureau. On n'est pas satisfait des négociations, mais on ne ferme pas la porte aux discussions : ce sera au personnel de décider ce qu'il veut faire. » Bref, l'état de grâce du colonel Risdorfer (2), arrivé en sauveur à l'automne dernier, après 14 ans de "règne" du colonel Cassar, semble bel et bien terminé.


Source : MIDI LIBRE