A l'appel de leurs représentants syndicaux CGT, une partie du personnel administratif et des pompiers professionnels du département a fait grève mardi, avant qu'un accord ne soit trouvé.
Les membres du bureau de la CGT SDIS (service départemental d'incendie et de secours) de l'Aisne ont voulu manifester leur désapprobation envers le président et le directeur du SDIS, du fait de leur attitude vis-à -vis des partenaires sociaux depuis plusieurs mois.
Ainsi, les représentants de la CGT, Lucile Christodoulou, Dominique Gayraud et François Bortzmieyer, ont refusé de siéger hier à la commission technique paritaire (CTP) du SDIS 02.
Ils reprochent à la direction de ne pas répondre à leurs courriers de demande de dialogue social et, surtout, leur décision d'imposer, « sans concertation et par mesure d'économie » selon les syndicalistes, le service de deux sapeurs-pompiers dans un véhicule utilitaire au lieu de trois sapeurs-pompiers dans une ambulance.
Selon la CGT, cette réduction d'effectifs et de moyens empêcherait les sapeurs-pompiers d'accomplir correctement, et, en toute sécurité pour les victimes, le relevage de personnes impotentes qui ont appelé les secours parce qu'elles sont tombées.
Sur fond de doigt d'honneur
Or, au grand dam des syndicalistes, cette décision de la direction ne figurait pas à l'ordre du jour du CTP. D'où la décision de faire grève mardi. En ce qui concerne l'affichage douteux d'un doigt d'honneur géant contre la tour de la caserne de Saint-Quentin, les trois syndicalistes ont tenu à préciser « que la CGT ne l'a pas décidé et que cette action a été entreprise par le personnel de garde ce jour-là , à la caserne, pour protester contre la réforme des retraites ».
« Les syndicalistes n'ont pas apprécié que je réagisse publiquement à la fameuse affiche, a affirmé de son côté le colonel Gilles Ragot, le directeur incriminé du SDIS 02. Ils essaient de faire de la provocation et de la surenchère médiatique. Mais nous n'avons jamais refusé de répondre à leurs questions. En comité technique paritaire, nous devions d'ailleurs discuter ensemble des conditions normales d'application du droit de grève. Les représentants syndicaux de la CGT ont refusé d'y siéger. Mais c'est maintenant au président du SDIS de les recevoir et de leur répondre. »
Hier en fin d'après-midi, les représentants ont donc été reçus par Jean-Jacques Thomas, président du SDIS. Un accord a été trouvé.
La mesure consistant à ne mettre que deux sapeurs-pompiers dans un véhicule dans le cas d'un relevage sera effectivement débattue en CTP. Cette mesure n'étant pour le moment prise qu'à titre d'expérimentation, il est déjà prévu que les délégués rencontrent de nouveau le président du SDIS dans les jours à venir afin de faire le point.
Source : le courrier Picard YVES-MARIE LUCOT