Les pompiers du Rhône ont entamé une grève illimitée

[oldfireman]

06.12.2010
Les pompiers du Rhône ont entamé une grève illimitée

L'union syndicale des pompiers professionnels du Rhône a lancé lundi un mouvement de grève illimité pour protester contre la baisse des effectifs et l'augmentation du délai de départ en intervention, ont indiqué les syndicats du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS).
Concrètement, cela n'affectera pas la qualité des secours car les pompiers, même grévistes, sont réquisitionnés. Ils vont cependant "montrer à la population par des moyens visibles, comme des banderoles ou des autocollants, qu'ils sont en grève", a expliqué à l'AFP Sammy Diarra, secrétaire général de la CGT-SPP du Rhône.
La CGT, SUD, le SNPP-CFTC et l'Unsa dénoncent notamment "le non-remplacement des départs à la retraite et la baisse dramatique des effectifs" et s'opposent à l'augmentation du délai de départ en intervention.
Les sapeurs-pompiers volontaires disposent actuellement de six minutes pour rejoindre leur centre d'intervention, et le conseil d'administration du SDIS 69, présidé par Michel Mercier, nommé récemment ministre de la Justice, veut augmenter ce délai à 10 minutes.
"Cette augmentation du délai de départ en intervention met en danger la population mais également les sapeurs-pompiers. Elle est incompatible avec le secours aux personnes", affirme M. Diarra.
"Il faut donner aux pompiers volontaires la possibilité de participer aux interventions. Sans eux, la qualité des secours serait moins bonne. Augmenter le délai permettra d'avoir plus de volontaires disponibles", s'est défendu le Colonel Serge Delaigue, directeur du SDIS du Rhône.
Les syndicats et la direction s'opposent également sur la question des effectifs. "Depuis février 2009, 100 pompiers professionnels partis à la retraite n'ont pas été remplacés et aucune embauche n'est prévue avant 2013. Cette politique généralise la précarité. Des pompiers volontaires occupent des postes de pompiers professionnels, c'est une atteinte grave à notre statut", déplore de son côté M. Diarra.
"La baisse n'est pas dramatique. Le mot est exagéré. Il y a en effet une baisse des effectifs salariés mais les effectifs opérationnels restent inchangés, ce qui est le plus important", assure pour sa part M. Delaigue. "Toutes ces mesures visent à renforcer la qualité des secours", estime-t-il.
Les syndicats appellent les pompiers professionnels à manifester vendredi après-midi au centre de secours de La Confluence, dans le centre de Lyon, pendant le conseil d'administration au cours duquel les propositions contestées doivent être validées par les élus du département.

[oldfireman]

10.12.2010
Manifestation des pompiers à Lyon contre des conditions de travail dégradées

Une centaine de pompiers ont manifesté vendredi après-midi dans le centre de Lyon pour dénoncer une dégradation de leurs conditions de travail, qui menace la qualité des secours, a constaté l'AFP.
Les sapeurs-pompiers du Rhône, qui ont entamé lundi une grève illimitée, protestent notamment contre l'augmentation du délai de départ en intervention, que la direction propose de reculer de 6 à 10 minutes, et dénonce la baisse "dramatique" des effectifs.
"Ces décisions menacent la qualité des secours. On est là pour défendre la qualité des secours, pas pour obtenir des primes. Le délai de départ en intervention a été allongé de 6 à 10 minutes, c'est par exemple incompatible avec quelqu'un en arrêt cardiaque", a déclaré à l'AFP un jeune pompier en uniforme coiffé d'un bonnet de Père Noël.
Les manifestants, qui arboraient des autocollants "en grève", ont fait un sit-in, bloquant la circulation sur les quais du Rhône et allumant des fumigènes. L'inscription "en grève" a également été peinte en blanc sur des véhicules de secours.
Les passants étaient nombreux à s'intéresser à cette mobilisation et a interroger les pompiers, qui ont poursuivi leur manifestation en se dirigeant vers la préfecture du Rhône. Les propositions contestées de leur direction devaient être validées par les élus du département lors d'un conseil d'administration prévu en début de soirée.

[bodje]

La grève illimitée lancée par l’union syndicale CGT, SUD, SNSPP, UNSA, des sapeurs-pompiers professionnels du Rhône cherche un second souffle.

Le mouvement de grève, dont l’impact est limité par le recours aux sapeurs-pompiers réquisitionnés, était destiné à peser sur les décisions qui devaient être prises lors du conseil d’administration du SDIS qui s’est tenu le 10 décembre. L’enjeu portait principalement sur la possibilité de rallongement du délai d’intervention de 6 à 10 minutes et sur la généralisation du commandement des sapeurs-pompiers professionnels (SPP) par des officiers sapeurs-pompiers volontaires (SPV).

Or, le conseil d’administration du SDIS a voté à l’unanimité les rapports contestés par les représentants syndicaux. “Lors des différentes commissions préparatoires sur les dossiers, jusqu’à la “Commission administrative et techniques des services d’incendie et de secours”, une référence, tous les représentants des personnels ont voté contre ces projets. Or, tous les élus du CA ont voté pour, on peut s’interroger sur la qualité et l’intérêt du dialogue social” commente Sammy Diarra, secrétaire général CGT.

Atteinte grave au statut de fonctionnaire territorial

Selon l’intersyndicale, le passage du délai de départ en intervention de 6 à 10 minutes pose un problème de sécurité car “chaque minute perdue, c’est 10% de chance de survie en moins pour les victimes”.
Les syndicats contestent également la décision de confier le commandement des SPP à des officiers volontaires, une mesure liée à la suppression de postes d’officiers professionnels. Cette mesure est vécue par les responsables syndicaux comme une “atteinte grave au statut de fonctionnaire territorial”.
Ils ne manquent pas de souligner que cette décision intervient après le non remplacement des départs à la retraite, soit une centaine de postes en moins en deux ans.

Le 20 décembre, l’intersyndicale organise une assemblée générale qui devrait appeler à durcir le mouvement pendant la période de fin d’année , en attendant une extension éventuelle du mouvement à d’autres départements.