Une certaine tension se fait jour au sein des équipes des SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) : au cours des derniers mois plusieurs d’entre eux ont été supprimés ou seraient menacés de l’être. Face à ce malaise, Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a choisi de mener une guerre (larvée) contre… les infirmiers sapeurs pompiers. Dans un communiqué rendu publique à la fin du mois de janvier il affirme en effet que les véhicules légers infirmiers (VLI) des services de santé et de secours des pompiers semblent destinés à remplacer les SMUR. Ils se « multiplient sur le territoire » tandis que « les lignes de garde de médecins d’intervention SMUR ou de régulation sont fermées jour après jour » écrit l’organisation. L’AMUF présente ce phénomène comme une tentative cachée de « remplacement » des médecins par les infirmiers, dans le but d’imposer en France des services d’urgence inspirés des « modèles américain, suédois, israélien, qui fonctionnent avec des Paramedics : Super ambulanciers ou infirmiers ».
Et si c’était vrai ?
La réponse, cinglante, de l’Association nationale des infirmiers de sapeurs pompiers (ANISP) ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué où elle félicite ironiquement l’AMUF de tenir à la perfection « son rôle d’association syndicale caricaturale », l’ANISP rappelle que l’envoi d’un infirmier sapeur pompier « n’empêche en rien l’envoi d’un SMUR surtout quand le centre de décision est au CRRA 15 » (Centre de Réception et de Régulation des Appels, géré par des médecins régulateurs). L’organisation représentant les infirmiers sapeurs pompiers assure en outre que ce communiqué ne reflète en rien la réalité du terrain marquée par une coopération constante des différentes équipes. Cependant, l’ANISP confirme que la fermeture des SMUR représente une source d’inquiétude. Ainsi, au-delà de la méthode peu diplomatique employée par Patrick Pelloux qui a préféré se mettre à dos ses alliés plutôt que de s’en prendre directement à ses adversaires, il semble que la situation des SMUR appelle aujourd’hui à la vigilance.