
Des tenues identiques, des grades qui s'obtiennent au mérite. Formé à toutes les situations de secours la première année -le week-end, la semaine parfois-, le sapeur-pompier volontaire s'engage sur son temps libre, guidé par le désir d'aider. L'indemnité perçue est fonction des vacations: en moyenne, elle n'excède pas les 300€ mensuels. Le sapeur-pompier professionnel, lui, a réussi un concours exigeant, qui compte peu d'élus. En 2011, 14 seront recrutés en Finistère. Ils sont 400 prétendants. Entre volontaires et professionnels, la personne secourue ne doit y voir que du feu. Aujourd'hui plus qu'avant, l'accent est mis sur la qualité de l'intervention. Des exigences légitimes, sources de tensions, parfois. Dans certains centres, des gardesde 24heures sont instaurées, une plus grande disponibilité est demandée aux volontairesqui ont un métier à côté, et des patrons moins disposés qu'autrefois à les laisser filer quand retentit la sirène. Les professionnels disent qu'il faut embaucher plus.
«Il faut discuter»
La semaine dernière, les représentants des deux parties se sont assis autour d'une table, en présence de la direction du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis). «Le phénomène n'est pas nouveau. Il faut discuter», estime le colonel Bernard, directeur adjoint du Sdis. Au niveau national, comme dans le Finistère, les sapeurs-pompiers volontaires représentent 79% des effectifs. Ils assurent 68% du temps passé en intervention. «Il y a dix ans, les secours étaient gérés à l'échelon communal», rappelle Didier Le Gac, président du Sdis que les collectivités locales financent à 100%. «Sur les 50M€ de budget, les communes abondent à hauteur de 50%». 20M€ sortent de la poche du Département, les 5M€ restants sont des subventions. Les élus sont extrêmement attachés à ce double statut, à l'engagement citoyen des pompiers volontaires».En dix ans, 500 ont été recrutés.
De plus en plus d'interventions
«En 2000, on comptait 45.700interventions, dont 8.300 pour des nids de guêpes. Aujourd'hui, ce sont 48.000 interventions, pour seulement 2.000nids de guêpes», informe le colonel Bernard. Une augmentation des interventions quand, inversement, la durée moyenne de l'engagement du pompier volontaire-dix ans, aujourd'hui-, a baissé. Sollicité sur le «conflit», le ministre de l'Intérieur, via le directeur de cabinet du préfet, a, vendredi dernier, en conseil d'administration du Sdis, rappelé sa position. «Le modèle français de sécurité civile est fondé sur la complémentarité entre sapeurs-pompiers volontaires et sapeurs-pompiers professionnels». Une mixité à laquelle la direction du Sdis est aussi très attachée.
Source : le télégramme - Karine Joncqueur