
Entre « inquiétudes et manque de reconnaissance », les représentants des pompiers professionnels de Nevers sortent de leur réserve habituelle. Interview.
Fait inhabituel, des représentants des sapeurs-pompiers professionnels du Centre de secours principal de Nevers, soutenus par le syndicat Sud (majoritaire), font part, collectivement, d’un certain nombre de « difficultés » dans l’exercice de leur métier, au service de la population.
Les pompiers sont généralement très discrets. Quelles sont les raisons qui vous amènent à sortir de votre réserve ?
C’est un ras-le-bol un peu général. Une exaspération. Quand on rentre dans ce métier, on nous dit que tout est beau. Mais on oublie de préciser que pour les évolutions de carrière, c’est très souvent bloqué. On nous explique qu’il n’y a pas d’argent pour les avancements. Mais, d’un autre côté, on jette un peu l’argent par les fenêtres. Nous faisons partie d’un service public auquel nous sommes très attachés. Nous serons toujours au service des populations. Nous acceptons tous les sacrifices. Mais il y a un moment où il faut savoir se faire entendre.
Vous faites allusion aux surcoûts liés à la possible création d’une annexe de la future caserne ?
Pas seulement. C’est tout un ensemble. Mais il est vrai que nous avions exprimé notre fort désaccord face aux décisions qui ont été prises par les politiques pour créer une nouvelle caserne à Saint-Éloi. On nous a demandé notre avis. Il y a eu de nombreuses réunions, des groupes de travail. Mais au final, personne n’a tenu compte de notre avis, de nos recommandations, de nos craintes… Nous avons pourtant dit très clairement que le site retenu n’était pas idéal. Qu’il y aurait obligatoirement des problèmes de délais d’intervention pour une partie du territoire, puisque nous intervenons directement sur 27 communes. Et ce qu’on nous annonce aujourd’hui prouve bien que nous avions raison.
Source : Le JDC - Propos recueillis par Dominique Souverain