
Corbeil-Essonnes. C’est à cause de la défaillance technique d’un logiciel que le centre départemental d’appels d’urgence des pompiers était inaccessible lors de longues minutes dans la nuit de dimanche à lundi. (lp.)
Combien d’appels d’urgence à destination du 18 ont-ils été perdus dans la nuit de dimanche à lundi?
Le centre départemental d’appels des pompiers de Corbeil-Essonnes, mis sous la pression des nombreux coups de fil d’habitants inondés par la pluie, a connu plusieurs pannes au cours de cette soirée particulière, où on a relevé jusqu’à 40 mm d’eau en vingt-cinq minutes sur Sainte-Geneviève-des-Bois.
Durant la nuit, près de 2500 appels ont été recensés. Les sinistrés ont parfois patienté de longues minutes avant d’obtenir une réponse. Comme Véronique, à Sainte-Geneviève-des-Bois : « J’ai eu un disque d’attente pendant au moins dix minutes, alors que j’étais en panique, avec l’eau qui envahissait mon sous-sol », confie cette habitante. Pis encore, à plusieurs reprises le standard a été complètement inaccessible au public. Plus aucun coup de téléphone ne pouvait y arriver.
Ce soir-là , une « salle de débordement » avait été installée par les pompiers pour gérer les orages. Grâce à ce dispositif humain, les demandes de secours à la personne ne devaient en théorie pas pâtir de l’afflux massif d’appels pour les inondations, qui étaient redirigés vers une cellule spéciale. Mais, malgré cela, à trois reprises au moins, pendant un peu plus de cinq minutes chaque fois, le centre d’appels a été totalement bloqué. La faute à un problème technique sur Artémis, le logiciel qui permet aux pompiers de gérer les appels d’urgence et l’envoi des secours.
« Ce soir-là , en quatre heures nous avons reçu autant d’appels qu’en trois jours normalement, indique le colonel Alain Caroli, patron des soldats du feu dans le département. Nous avons perdu des appels. Nous nous en sommes rendu compte le lendemain matin, car certains sinistrés nous ont rappelés. En revanche, nous n’avons raté aucune urgence vitale, sinon nous nous en serions aperçus. »
Pourtant, pour éviter le ralentissement du logiciel et optimiser le fonctionnement du serveur dans les périodes de crise, un employé est chargé de fermer tous les logiciels peu utilisés. Mais cela n’a pas suffi cette fois-là .
Heureux hasard du calendrier, aujourd’hui, deux jours après ce gros bogue, une réunion est prévue avec 80 pompiers d’autres départements, eux aussi utilisateurs d’Artémis. « Nous avons fondé un club des utilisateurs, cela permet d’échanger, avance Alain Caroli. Certains possèdent comme nous la version 2.0 du logiciel. D’autres, comme dans le Rhône par exemple, se servent d’Artémis 2.38. Ils peuvent nous alerter sur les défauts, mais aussi les facilités offertes par cette évolution. » Un changement d’ère qui devrait intervenir avant la fin de l’année dans l’Essonne.
Source : Le Parisien