Nancy: mort du lieutenant Sabine Valance, faire parler la ..

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Nouveau messagede Admin » 20 Sep 2012, 11:00

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Nancy: mort du lieutenant Sabine Valance, faire parler la mousse

«La France perd avec elle un sapeur-pompier reconnu ». L’hommage est de Claude Guéant. L’ex ministre de l’Intérieur avait assisté, le 10 mai à Vézelise, aux obsèques de l’officier de 46 ans, mère de deux enfants. En présence de 500 pompiers en provenance de toute la Meurthe-et-Moselle et au-delà. Chef-adjointe du centre de secours de Neuves-Maisons, spécialiste des risques chimiques et radiologiques, le lieutenant Valance trouvait la mort le 30 avril, en mission. Lors d’une intervention incendie dans les locaux de l’entreprise SeVeal, à Ludres. Une société spécialisée dans le stockage de produits agro-pharmaceutiques et classée, à ce titre, site Seveso II en raison des risques graves potentiels encourus par la population et l’environnement.

Hasard du calendrier (?), trois mois après le drame, un arrêté de la préfecture de Meurthe-et-Moselle abrogeait l’ancien Plan particulier d’intervention (PPI) de 2008 en vigueur chez SeVeal. Et approuvait un nouveau plan, le 12 juillet. Le PPI est un document qui cadre, réglemente et articule tous les acteurs de la sécurité au cas où un accident dépasserait les limites de l’établissement. C’est ce qu’on a cru, le 30 avril, quand l’alerte a été donnée. Et les pompiers ont envoyé, à juste titre, l’artillerie lourde. Mais sur place, pas l’ombre d’une volute de fumée. Fausse alerte. Pas d’incendie. Rien qu’une cellule de stockage de 1.000 m² noyée du sol au plafond, sous 10 m de mousse anti-incendie.

Équipés d’appareils respiratoires isolants (ARI), Sabine Valance et un binôme, pénétraient dans le bâtiment pour réaliser une reconnaissance. En confiance. Reliés tous les trois par une corde, la liaison personnelle, dans le jargon. Huit jours plus tôt, l’officier avait réalisé un exercice chez SeVeal et connaissait les lieux.

Reste que durant cette exploration, les pompiers vont perdre le contact physique et radio avec elle. Des équipes de recherches la retrouveront de longues minutes plus tard, allongée au sol, dans la mousse, en arrêt cardio-respiratoire. Le parquet de Nancy ouvrira une information judiciaire contre X pour « homicide involontaire ». Le SRPJ de Nancy est toujours en charge de l’enquête. Des investigations longues, de multiples (ré) auditions, des expertises (ARI, mousse…) pointues sont toujours en cours et les interrogations minent toujours la famille (lire par ailleurs).

Comment l’officier a pu se détacher (accidentellement ou volontairement) de cette ligne de vie sécurisée par un mousqueton à vis, sans que le binôme auquel elle était normalement reliée, s’en aperçoive ? Aurait-elle dû pénétrer dans cet amas de mousse en trinôme, une configuration semble-t-il exceptionnelle et qui ne figure pas dans le manuel de procédure des pompiers ? Des interrogations demeurent également quant à la structure de la mousse et du système incendie du groupe international allemand Siemens (lire par ailleurs).

Les pompiers qui ont évolué au cœur du produit, ont évoqué une mousse lourde, semblable à du flanc – au lieu d’une mousse plutôt aérienne – et qui rendait la progression difficile, entraînant une surventilation et donc une surconsommation d’air sur la bouteille de l’ARI. Les masques qui forment normalement un contact étanche avec le visage, glissaient sur la peau. Si bien que lorsque le binôme est ressorti, haletant, sa réserve d’air individuel était quasi à zéro. Tout comme celle du lieutenant Valance. Il faudra alors comprendre pourquoi les alarmes sonores (90 dB) qui se déclenchent dès lors que l’ARI (300 bars) atteint 100 bars – signe de retour imminent à la base pour refaire le plein d’air – ne se sont pas activées ou n’ont pas été entendues par les porteurs de l’appareil ?

La mousse a-t-elle pu perturber le fonctionnement de l’ARI « Fenzy » du fabriquant Sperian protection, racheté il y a deux ans par le géant américain Honeywell international Inc ? La société n’a pu apporter de précisions hier à ce sujet et son directeur de communication que l’on nous a conseillés de joindre aux États-Unis (c’est dire si le sujet semble sensible…) n’a jamais donné suite.

Aujourd’hui, l’émotion retombée laisse place à d’importants enjeux financiers et sécuritaires, suspendus à d’éventuelles responsabilités pénale en cas de condamnation. Si le SRPJ poursuit ses investigations, la Direction générale de la sécurité civile (DGSC) mène, elle, en parallèle, une enquête administrative. Entre le 3 et le 7 septembre, trois officiers supérieurs – deux colonels et un commandant – missionnés par la DGSC ont passé au crible les archives enregistrées de l’intervention, se sont rendus chez SeVeal après avoir auditionné tous les acteurs de cette dramatique soirée du 30 avril. Une double enquête qui pour l’heure, suscite toujours autant de questionnements. Et la mousse qui a recouvert comme un linceul le corps du lieutenant Valance, n’a toujours pas livré tous ses secrets.

Source : estrepublicain.fr
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