
Le feu de cette habitation, d'abord cantonné à la cuisine, a redémarré après le départ des pompiers, entrainant la destruction totale du bâtiment.
Le service incendie de l'Orne devra verser 131 221 € à une compagnie d'assurances qui avait indemnisé un assuré pour l'incendie de sa maison. Motif : le feu a repris après le départ des pompiers.
Dans la nuit du 6 au 7 janvier 2011, les crépitements du début d'incendie réveillent l'occupant d'une maison, au Ménil-Gondouin, village de 180 habitants dans l'Orne. La cuisine de l'habitation est en feu. Les pompiers des bourgs voisins de Putanges, Rânes, Écouché et Briouze interviennent. À 3 h 35, le feu est maîtrisé et les pompiers quittent les lieux à 4 h 16. Le feu s'est cantonné à la cuisine.
À 9 h 09, le 7 janvier, retour des pompiers. Un second incendie détruit complètement la maison : ne restent que les murs. Quelques mois plus tard, la compagnie d'assurances Thelem verse 131 221 € d'indemnité à son assuré, propriétaire de la maison détruite.
En février dernier, l'assureur et son assuré attaquent en responsabilité la commune du Ménil-Gondouin et le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Orne. L'affaire a été plaidée fin novembre : le tribunal administratif de Caen a rendu son jugement voici quelques jours.
Aux frais du contribuable ?
Dans un premier temps, le tribunal écarte la responsabilité de la commune en l'absence de toute faute dans l'organisation du service de lutte contre l'incendie. En revanche, l'expertise ordonnée par le tribunal a montré que « le second feu a eu pour origine une matière indéterminée mise en combustion lors du premier incendie et qui n'avait pas été correctement éteinte ». Aucun élément n'a permis de retenir une hypothèse criminelle.
Après l'extinction de l'incendie, les pompiers ont procédé à une reconnaissance de toutes les pièces et ont utilisé une caméra thermique pour rechercher d'éventuels points chauds : « Ils n'ont pas, selon les juges, décelé celui à l'origine du second départ de feu. Tout risque de reprise ne pouvait être exclu alors que le bâtiment avait été exposé de façon prolongée à un important dégagement de chaleur durant le premier incendie ».
Selon l'expertise, le responsable des opérations n'a laissé aucun pompier sur place et n'a programmé aucune ronde de surveillance après le départ des secours : « Les pompiers ont commis une faute de nature à engager la responsabilité du Sdis de l'Orne. » Le Sdis, donc a priori le contribuable, remboursera à l'assurance l'indemnité de 131 221 € et versera 3 000 € au propriétaire de la maison au titre du préjudice moral. Les pompiers iront-ils proposer leurs calendriers au Ménil-Gondouin ?
Source : Ouest france