
Qu'a retenu Jean-Luc Denoyelle d'une vie professionnelle entièrement donnée à son métier de sapeur-pompier ? À l'évidence l'ampleur des évolutions dans l'organisation des secours, la révolution de la départementalisation avec son architecture administrative imposée. Pour ce Saint-Quentinois qui a débuté comme jeune officier au centre de secours de Châlons-sur-Marne avant de rejoindre Reims à l'été 1982, alors que s'y préparait le congrès du centenaire de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, puis d'intégrer le service départemental d'incendie et de secours à Fagnières, toutes ces étapes ont été enrichissantes.
Un esprit, une solidarité
Est-ce à dire que Jean-Luc Denoyelle a vécu une vocation née petit garçon ? Son parcours est un peu plus original. Il aurait pu être instituteur ou professeur de mathématiques mais, ce fils d'artisan a cherché ce qui lui convenait le mieux. Comme il côtoyait des sapeurs-pompiers volontaires, il y a découvert un esprit, une solidarité, une volonté, une ferveur à l'action collective pour venir en aide à autrui. Ce sont eux qui l'ont convaincu de les accompagner dans leurs entraînements qu'ils effectuaient au fort de la Briche, à Saint-Denis, chez les sapeurs-pompiers de Paris.
De là à devenir sapeur-pompier saisonnier en Seine-et-Marne, il n'y avait qu'une étape rapidement franchie et une possibilité au bout, celle d'effectuer son service militaire au sein de la prestigieuse brigade de la Capitale. Appelé à la 11e compagnie « Sévigné » dans le quartier du Marais, Jean-Luc Denoyelle acquiert des compétences techniques et opérationnelles qui lui donnent une polyvalence d'action en intervention. Il vit en direct toutes les urgences d'une grande métropole et l'exigence de disponibilité des sapeurs-pompiers pour toujours répondre dans les meilleurs délais à l'appel en détresse.
La Marne au cœur
Avec un diplôme universitaire de technologie option « Hygiène et protection civile », devenir sapeur-pompier professionnel s'impose comme une évidence aussi, le 1er novembre 1978, Il est recruté au centre de secours principal de Châlons-sur-Marne comme sous-lieutenant adjoint au chef de corps par le chef de bataillon Jacques Foin. Il y apprend la complexité d'un corps, la gestion des tensions sociales et de relations exigeantes avec les collectivités locales. Il arrive le 1er juillet 1982 à Reims et sert sous les ordres du lieutenant-colonel Marcel Rocher. Capitaine, de nouvelles spécialistes en poche sur les risques chimiques, le sauvetage déblaiement, le secourisme, la prévention, il travaille ensuite avec le lieutenant-colonel Henri Voiselle, le lieutenant-colonel René Daroque puis, en décembre 1993, il devient l'adjoint du lieutenant-colonel Patrick Postat. Il lui succède en 2001 comme commandant du Centre de secours principal de Reims lorsque le colonel Postat devient l'adjoint du colonel Bonneton à la direction du SDIS.
En septembre 2007, le colonel Colin l'appelle au SDIS de Fagnières pour diriger le groupement opération du SDIS, puis au 1er janvier 2010, il prend en charge le groupement prévention. Au 1er août 2012, il est désigné comme chargé de mission pour l'étude des secteurs opérationnels des centres de secours. Une telle vie professionnelle est chargée de souvenirs intenses, heureux ou dramatiques.
Le lieutenant-colonel Jean-Luc Denoyelle se retire et peut être fier des missions qu'il a accomplies en homme, simple, droit, travailleur, généreux, humain bref, pleinement sapeur-pompier. Le président du SDIS, Charles de Courson, de nombreux officiers, sous-officiers, personnels et amis ont salué le départ d'un officier à l'ancienne dont la générosité du cœur ne peut pas être oubliée.
Source : l'union