Landes : 200 hectares de forêt brûlés, un suspect arrêté
[VIDEO] Un feu de forêt a ravagé jeudi, dans les Landes, une surface plus grande que tous les incendies de 2012 réunis. Un homme a été placé en garde à vue
Tout est allé extrêmement vite. D'une dizaine d'hectares de forêt en feu signalée hier, vers 13 heures, du côté de Labrit, dans le sud de la Haute Lande, les flammes ont dévoré une vingtaine d'autres hectares en quelques minutes et plus de 130 autres dans les deux heures suivantes, avec une progression estimée par un témoin à près de 800 mètres en sept minutes aux alentours de 16 heures. La mobilisation du maximum de moyens en présence et le soutien déterminant de plusieurs unités de Gironde et de Lot-et-Garonne ont finalement permis de limiter la zone de feu à environ 200 hectares. Une surface immense, plus importante en tout cas que l'ensemble des feux de forêt déplorés en 2012 dans les Landes.
Déclaré « fixé » à 17 h 30, le feu contre lequel luttaient à ce moment-là plus de 25 unités, soit environ 160 hommes, n'était toutefois pas maîtrisé et encore moins éteint. L'essentiel était certes assuré. Mais la lutte contre d'éventuelles sautes de feu s'annonçait encore très longue.
Le feu en images
Notre photographe Nicolas Le Lièvre a réalisé un diaporama du feu et de l'action des pompiers.
Pas de soutien aérien
Comment, dès lors, expliquer une propagation si rapide ? Pendant toute la première partie de l'intervention, les flammes ont d'abord été poussées par de violentes bourrasques de vent d'est, défavorable. Contrairement aux idées reçues, la végétation d'hiver séchée par des conditions anticycloniques est aussi extrêmement inflammable.
Autre facteur d'importance, le terrain mouvant et humide caractéristique de cette partie de la Haute Lande empêchait toute progression des engins en dehors des pistes balisées, et donc toute possibilité de lutter au plus près du feu. Certains s'y sont d'ailleurs fait surprendre. Dernier élément, mais non des moindres, le soutien aérien demandé à plusieurs reprises à l'aviation civile n'a pas pu être accordé. Au grand dam, évidemment, du commandement opérationnel…
Simple feu de broussailles…
L'autre question brûlante était celle de l'origine de l'incendie. D'après nos informations, celle-ci semble avoir été très vite identifiée par les gendarmes de la communauté de brigades de Roquefort, soutenus par la cellule des techniciens d'identification criminelle de Mont-de-Marsan. Suivant le parquet de Mont-de-Marsan, un suspect avait été interpellé et placé en garde à vue dès le milieu d'après-midi, et il était toujours auditionné hier soir.
D'après nos informations, cet homme serait âgé d'une quarantaine d'années et il aurait déjà reconnu être l'incendiaire. Il serait même à l'origine de l'alerte enregistrée par les pompiers landais à 12 h 51. La garde à vue du présumé pyromane, qui, toujours selon nos sources, avait évoqué un simple feu de broussailles et donc retardé considérablement les opérations, devait permettre d'en savoir davantage sur les circonstances de son acte, et surtout sur ses motivations.
Objectif : zéro reprise
Alors qu'un hélicoptère du commandement de gendarmerie landais survolait la zone hier soir afin de déterminer plus précisément les surfaces ravagées (NDLR : qui, selon certaines voix, pourraient être beaucoup plus importantes), les pompiers landais commençaient à noyer la zone et organisaient la suite des opérations. Une mobilisation serait bien sûr assurée toute la nuit afin notamment de sécuriser les flancs latéraux et le front de feu, toujours ardents en début de soirée. Mais l'essentiel se jouerait au petit matin.
La présence d'un ou de plusieurs engins Bull, dont la fonction est de retourner le sable sur une vingtaine de centimètres tout autour du périmètre de feu afin d'éviter toute propagation, semblait déjà acquise. Mais les Landais continuaient aussi d'espérer pouvoir enfin compter sur la présence d'un ou plusieurs Canadair.
Objectif premier : « Zéro reprise ! »
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