
Cindy Jolesse (34 ans), Stelly Ralet (32 ans), Justine Bozon (18 ans), sont les trois femmes pompiers volontaires de la caserne. Alicia Decamps (33 ans) est pour le moment la seule à être passée professionnelle. Un chemin qu'envisage également Justine Bozon, étudiante en BTS.
Les pompiers dénombrent seulement une pro et trois femmes volontaires dans leurs rangs. Une infériorité numérique qui n’a pas été toujours simple à gérer.
Portraits de femmes maliennes à la NR
Tout feu tout femmes
Leur profession ne s'écrit pas au féminin. Ou très rarement. Sur la toile, les quelques audacieux qui osent le terme de « sapeuse-pompière » déclenchent une salve de commentaires. Ces querelles linguistiques amusent plus qu'elles ne passionnent les quatre femmes du centre de secours d'Issoudun. « On est des pompiers, tranche Cindy Jolesse, 34 ans, volontaire. Quand on a nos casques et nos uniformes, rien ne nous distingue des hommes sur le terrain. On fait le boulot comme les autres, même si on a une sensibilité différente. »
Fille de pompier professionnel, elle aurait rêvé, adolescente, intégrer la section des jeunes sapeurs. « J'ai postulé à 16 ans. A l'époque, on m'a répondu que ce n'était pas possible à cause des locaux qui n'étaient pas adaptés ! » Pour rester en contact avec ce milieu qui la passionne depuis toute petite, Cindy Jolesse a choisi de faire carrière au Sdis, au service des ressources humaines. « Entre-temps, les mentalités ont évolué. Des espaces ont été aménagés pour les femmes dans le centre de secours. J'ai ainsi trouvé mon équilibre en devenant pompier volontaire. »
" On compense la force par la technique "
Sur les quatre femmes sapeurs-pompiers à Issoudun, une seule, Alicia Decamps (33 ans), a fait le choix de devenir professionnelle, après avoir débuté comme volontaire à 26 ans. « J'ai découvert ce milieu que je croyais réservé aux hommes, reconnaît la jeune maman de trois enfants. Mais, en tant que mère célibataire, gérer les astreintes et leurs imprévus était très compliqué. J'ai donc été amenée à faire un choix. J'étais attirée par ce métier et le dépassement de soi qu'il implique, alors j'ai décidé de m'y consacrer. » Une profession qu'elle parvient sans peine à concilier avec son rôle de mère. « La vie de famille est plus simple à organiser en étant professionnelle. Franchement, j'admire mes collègues féminines volontaires de pouvoir tout cumuler », sourit Alicia.
Stelly Ralet, 32 ans, volontaire depuis onze ans, acquiesce. « Les semaines d'astreinte, on a trois journées en une : on a notre boulot, nos tâches de maman et celles de pompier. » Pour autant, cette arrière-petite-fille et fille de pompier, dont le grand-oncle fut capitaine de la caserne d'Issoudun, n'échangerait pas sa place.
Les quatre femmes reconnaissent néanmoins que la situation n'a pas toujours été simple. Dans ce milieu majoritairement masculin, il faut montrer du caractère pour gagner la confiance et le respect : « On a dû faire nos preuves. » Avec l'expérience, elles ont appris à s'affranchir des différences physiques : « Là où il faut de la force, on compense par plus de technique. Le matériel est lourd, il faut trouver des petits trucs pour ne pas peiner et faire le travail sans devoir systématiquement dépendre de l'équipe. »
repères
10 %. C'est le pourcentage maximum de femmes dans les effectifs des centres de secours français. La grande majorité figure dans le bataillon des volontaires. Ce n'est que depuis le décret du 25 octobre 1976 que les femmes peuvent endosser l'uniforme des sapeurs-pompiers. Celles de la Brigade de Paris, en revanche, ont dû attendre 2002 pour pouvoir prétendre aux mêmes fonctions que leurs collègues masculins.
Source : la nouvelle république