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Indre-et-Loire - Solidarité
Mission humanitaire pour un pompier en " vacances "
A Tuléar, Aurélien Berger (à gauche) et les bénévoles partis sur leurs congés ont constaté que 60 % des victimes étaient des enfants.
Aurélien Berger revient de sa première mission de chef avec Pompiers Urgence internationale effectuée à Madagascar, île victime du cyclone Haruna.
Pas suffisamment catastrophique pour faire la une des journaux télévisés pendant plusieurs jours, le cyclone Haruna qui a frappé Madagascar le 22 février a fait 21 victimes, 18 disparus et laisse 68.000 personnes sinistrées.
Un Tourangeau, Aurélien Berger, pompier au Sdis (service départemental d'incendie et de secours), affecté à la caserne de Tours-Centre et volontaire à Orbigny, a pu en prendre la mesure.
Après la Bosnie-Herzégovine et Haïti, il est parti du 1er au 13 mars, pendant ses vacances, bénévolement, avec l'ONG Pompiers de l'Urgence internationale, en tant que chef de mission.
Après avoir roulé pendant deux jours avec un 4 x 4 sur des routes sinueuses, il a fini par arriver avec une petite équipe à Tuléar, ville de 200.000 habitants au sud-ouest de l'île : « Le cyclone n'avait pas fait trop de dégâts hormis les toits arrachés, les poteaux et les arbres tombés. Mais le problème est qu'il a fait céder une digue, à marée haute, d'où des inondations.
« La rupture s'est produite à 5 h, heure à laquelle les pêcheurs se trouvaient au port avec leurs pirogues. Ils ont pu sauver des gens. En tout, 18,5 km2 ont été inondés. »
Sa mission consistait surtout à évaluer l'ampleur du sinistre afin de savoir s'il fallait demander des moyens supplémentaires, des maîtres-chiens, par exemple. Accompagné de bénévoles français et espagnols (des infirmières), Aurélien Berger s'est installé d'abord dans un lycée puis dans un hôtel dont ils se sont vite aperçus que c'était un lieu de prostitution.
Infections respiratoires problèmes cutanés et choléra
Finalement, un Indien de l'office de tourisme leur a proposé une chambre dans son propre hôtel, avec un confort que les premiers jours leur avaient fait oublier.
Pour autant, ce séjour n'avait rien de touristique. Sur le camp médical organisé par l'équipe, les bénévoles ont vu, soigné, consigné dans des rapports, beaucoup de pathologies exacerbées par le manque d'hygiène, la chaleur (35 °) et l'humidité en cette période cyclonique mais aussi de pluies diluviennes.
« 60 % des malades sont des enfants. Nous avons constaté beaucoup d'insuffisances respiratoires, de problèmes cutanés graves, de diarrhées. De nombreuses personnes sont aussi infectées par des parasites. S'y ajoutent les différents traumatismes que nous pensions voir en plus grand nombre. Nous avons aussi constaté trois cas de choléra. »
Autorisés à emporter 30 kg de bagage, les bénévoles sont partis avec 20 kg d'effets personnels et 10 kg de médicaments. Sur place, ils ont acheté du matériel de déblaiement (cordes, pelles, pioches) remises ensuite aux pompiers locaux.
L'une des conclusions du rapport d'Aurélien Berger, que son ONG fera parvenir à l'Onu avec laquelle elle travaille suite à sa certification Insarag, porte sur la nécessité d'envoyer des médicaments et du matériel médical.
D'autres éléments sont aussi mis en exergue comme la nécessité d'améliorer le déclenchement de l'alerte et la capacité de stockage de l'eau.
Mission remplie. Mais il reste tant à faire…
R. C.