
L’aéroport pourrait devenir lieu de formation des pompiers spécialisés (photo archives Philippe Bataille)
Une école de formation de pompiers d’aéroport pourrait très prochainement s’implanter sur le site de l’aéroport. 200 stagiaires sont attendus la première année
Résumée en une ligne, l’idée figurait parmi les projets lors du lancement du Pôle d’excellence rurale (PER) aéronautique. Elle pourrait bien devenir réalité. Verdict d’ici une dizaine de jours au plus tard, si tout se passe bien. L’école de formation à la sécurité aérienne (Eforsa) pourrait bien alors se poser en bordure des pistes de l’aéroport Auch-Gers.
L’enjeu est de taille. En premier lieu, elle consoliderait la vocation économique de l’aéroport. Outre les entreprises qui s’y trouvaient déjà avant le lancement du PER, telles JCB Aéro, d’autres ont récemment fait leur apparition. Sud aviation training (SAT), école de pilotage, a déjà ouvert ses salles de courts et ses cockpits d’avions-écoles à ses premiers stagiaires. D’autres implantations encore sont à l’étude.
Un marché prometteur
Avec Eforsa, c’est l’ouverture de l’aéroport à un autre public qui se profile. Et un positionnement sur un marché prometteur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il existe en France environ 2 000 pompiers d’aéroport. Chacun doit, tous les trois ans, suivre une formation complémentaire de deux semaines. En outre, la qualification de pompier d’aéroport passe par une formation initiale de trois semaines. « Grosso modo, on peut estimer qu’il y a 1 000 semaines de stages par an à assurer », explique François Bedoussac, chargé d’affaires à la Chambre de commerce et d’industrie du Gers, en charge de ce dossier.
Ce « gâteau », l’Eforsa compte bien en prendre une part. Actuellement, il n’existe qu’un centre de formation à la sécurité sur les aéroports, le seul agrée par l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour ce type de formations très spécialisées : le Centre français de formation des pompiers d’aéroport (C2FPA) se trouve à Châteauroux, dans l’Indre. Un monopole que l’Eforsa pourrait écorner en tablant, modestement, sur 200 stagiaires environ la première année. Et en prévoyant une montée en puissance.
Une maquette de 1,5 million
À l’origine de ce projet, avec lequel le PER Aéronautique du Gers est en contact, deux hommes spécialistes de la sécurité et la lutte contre l’incendie. Un Toulousain et un Breton de Guérande. Ce dernier, François Fontaine, a été jusqu’en 2007, le dirigeant de l’Institut de formation à la prévention et à la sécurité (IFOPSE), implantée à un jet de pierre de Guérande.
Les deux pères de l’Eforsa tablent sur leur connaissance du secteur, sur les contacts qu’ils ont déjà dans le monde des aéroports, dont certains seraient déjà prêts à travailler avec la future école auscitaine.
Mais la sécurité des installations aéroportuaires ne serait pas le seul secteur d’activité. L’Eforsa compte bien se diversifier en développant une formation sur les risques industriels.
Reste le nerf de la guerre. Ce qui rend d’ailleurs très prudent le président de la CCI du Gers, Michel Doligé. « Rien n’est fait pour le moment », tient-il d’ailleurs à affirmer, contredisant ainsi certaines informations qui annonçaient pour prochaine l’arrivée de l’Eforsa à Auch.
L’installation de cette école représente un budget de deux millions d’euros environ. La maquette d’avion, grandeur nature, qui permettrait de simuler les feux, base de la formation, coûte à elle seule 1,5 million d’euros. Pour le moment, les porteurs de projets disposeraient de 700 000 euros. Des organismes publics locaux, tels que Midi-Pyrénées création, Gers Invest, seraient prêts à entrer dans le capital. Mais cela ne fait pas tout.
Un pool de trois banques gersoises a été sollicité pour prêter le reste. Les discussions, tout comme l’étude du dossier, sont en cours. Une réponse pourrait être apportée dans huit à quinze jours semble-t-il
Source : Sud Ouest