Depuis lundi, les appels téléphoniques au 18 passés dans toute l’agglomération sont transférés au centre de transmission des appels (CTA) basé à Normandie. Un regroupement des quatre communes qui permettrait d’être plus efficace sur le terrain.
Pour beaucoup, la caserne des pompiers de Normandie était abandonnée, plantée sur sa butte, les volets fermés. Depuis octobre 2012, date de la fin des travaux, elle était en effet totalement inoccupée. Jusqu’à ce qu’en octobre, la caserne ressuscite, et que le centre de transmission des appels naisse. A l’intérieur, ils ne sont que quatre sapeurs-pompiers volontaires, un représentant de chaque commune du Grand Nouméa, à répondre aux appels du 18 venant de toute l’agglomération. Lundi, les appels de Dumbéa furent les derniers à basculer vers Normandie. « C’est un premier pas », confie le commandant Jean-Christian Baratto, chef de projet au CTA. Un premier pas vers l’intercommunalité mais qui a peiné à voir le jour (voir encadré). Ce centre est l’aboutissement d’une « convention d’entraide » signée entre Dumbéa, Païta, le Mont-Dore et Nouméa. Les quatre pompiers présents au CTA relayent immédiatement les informations, données par téléphone, à la caserne concernée par l’incident.
Quatre pompiers répondent aux appels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Parmi eux, Jacques Devillers, pompier à Dumbéa depuis 15 ans.Photo A.B
Sécurité. Pour Jean-Christian Baratto, « ce regroupement permettra à terme d’avoir une vision globale et donc une réponse plus efficace, par exemple pour des opérations touchant plusieurs communes comme le risque cyclonique. Quand il passe, le cyclone ne s’arrête pas juste à Dumbéa ». Le deuxième avantage avancé par le gradé, c’est la meilleure sécurité dont bénéficieront les sapeurs-pompiers. « S’il y a une demande de renforts sur une opération de terrain d’envergure, nous pourrons gérer cela plus rapidement ». Un des autres objectifs de cette structure est « de faire remonter les informations vers nos élus qui sont également directeurs des opérations de secours. C’est un outil d’aide à la décision pour eux », assure Jean-Christian Baratto. Des bulletins de renseignements quotidiens et hebdomadaires sont donc envoyés aux quatre mairies.
Expérience. Quarante pompiers ont été formés pour cette mission. Parmi eux, Jacques Devillers, pompier à Dumbéa depuis 15 ans. Derrière son téléphone, il répond aux appels des administrés. « Allo, les pompiers j’écoute ? ». Il raccroche quelques instants plus tard. « C’était des gosses qui s’amusaient », dit-il. Sur le Grand Nouméa, le 18 reçoit environ 30 000 appels par an. Forcément, tous ne sont pas sérieux. « Ça nous arrive souvent d’avoir des gens qui cherchent un taxi la nuit, explique Jacques Devillers, parfois ils n’ont pas de sous alors ils veulent qu’on les ramène chez eux ». Et puis comme le numéro 18 est gratuit et connu de tous, certains rigolos appellent pour proférer des insultes. « C’est rare mais c’est comme ça », lâche-t-il, désabusé. Vous l’aurez peut-être constaté, les pompiers ne se déplacent pas à chaque appel. « C’est la notion d’urgence qui prime », rappelle le commandant Baratto. « Après on sait ça à l’expérience », reconnaît Jacques Devillers qui est également le doyen des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie. Pour lui, ce regroupement est une bonne chose. Il permettra de répondre à tous les appels, 24 heures sur 24, et de mieux recouper les informations. « Les gens nous donnent des indications parfois très vagues. Quand il y a un accident le dimanche soir sur la Savexpress, on a parfois trente appels en même temps, et quand on était tout seuls, c’était difficile à gérer ». Les volets du CTA de Normandie ont bel et bien rouvert. Pour l’instant, une seule salle est utilisée mais cela devrait « monter en puissance ». Un premier pas, vous dit-on.
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C’est le nombre d’interventions des sapeurs-pompiers en 2012 sur les quatre communes qui composent le Grand Nouméa. « Il faut compter trois à quatre fois plus d’appels par an sur le 18 », précise le commandant Jean-Christian Baratto. Les 113 pompiers de Nouméa sont en tête avec 3 905 interventions.
Source : les nouvelles calédonnies
