Sud Sdis 62 et les Autonomes appellent les sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais à entamer ce lundi une grève « illimitée ». Ils souhaitent une réorganisation du temps de travail.
Le torchon brûle entre les pompiers du département et leur direction à Saint-Laurent-Blangy. Le débat, celui de la réorganisation du temps de travail, n'est pas nouveau. Force est de constater que les deux parties ne trouvent aucun accord.
« Aujourd'hui, un pompier professionnel du Pas-de-Calais travaille 2256 heures par an, dont 652 non reconnues et non rémunérées , explique Jean-Charles Tirmarche, secrétaire général de Sud Sdis 62. Quand un pompier professionnel prend une garde de 24 heures, il n'est payé que 16 h. Entre minuit et 8 heures du matin, on travaille gratuitement ! » Surtout, les pompiers du Pas-de-Calais sont toujours soumis à « un temps de travail maximum européen qui ne concerne pas la France. Dans notre pays, le temps de travail légal est de 1607 heures annuelles. Faites le calcul... »
« Une heure payée pour une heure travaillée »
Les syndicats réclament « une heure payée pour une travaillée. Il faut parler de temps de travail en heures, et non pas en jours, comme le fait le Sdis. Et contrairement à ce que croit la direction, on ne réclame pas 300 jours de congés... » Des réunions entre la direction du Sdis 62 et les représentants syndicaux ont déjà eu lieu, mais n'ont pas abouti. Le 2 décembre dernier par exemple, la direction du service départemental d'incendie et de secours a proposé « un fonctionnement de 80 gardes de 24 heures et 22 gardes de 12 heures, dont 2 gardes rémunérées par le biais d'IHTS (Indemnités horaires pour travaux supplémentaires, NDLR). On nous propose donc d'effectuer 2 184 heures de travail et de ne reconnaître que 1 631 heures de travail effectif, soit un reliquat de 553 heures gratuites », calcule Jean-Charles Tirmarche.
Le représentant de Sud Sdis remarque que « si le principe de l'heure payée pour l'heure travaillée était appliqué, il faudrait embaucher 200 pompiers professionnels sur le département ».
Mardi à 8 h 30, les représentants syndicaux seront reçus par les membres du conseil d'administration du Sdis pour une énième session de négociations.
Mais la grève aura déjà été lancée. « Elle sera suivie », avançait Jean-Charles Tirmarche ce vendredi. « On va se mettre en grève illimitée tous les matins de 8 heures à 8 h 59. Bien sûr, les urgences seront assurées ».
Le 20 décembre, une manifestation est prévue devant le siège du Sdis à Saint-Laurent-Blangy, à côté d'Arras.
Source : Nord Littoral
