Crainte autour de l'avenir des hélicoptères de la Sécurité civile
Des représentants des sapeurs-pompiers ont dénoncé mercredi la fermeture d'une base d'hélicoptère de la sécurité civile dans le Pas-de-Calais, estimant qu'elle marquait un premier pas vers la privatisation des missions de secours d'urgence en France.
La base du Touquet, qui couvre notamment la région côtière jusqu'à la frontière belge, doit fermer vendredi, son hélicoptère Dragon 62 étant réaffecté en Guyane, selon des responsables syndicaux.
"A l'heure où le ministère de la Santé annonce la mise en place de 43 hélicoptères privés dédiés exclusivement aux transports sanitaires (...) il est difficile de comprendre la suppression d'un hélicoptère assurant une polyvalence de missions de secours d'urgence", a notamment affirmé l'Union départementale des sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais dans un communiqué.
Les 35 hélicoptères de la sécurité civile, répartis sur 23 bases, remplissent à l'heure actuelle des missions multiples qui vont des transports inter-hospitaliers, aux évacuations d'urgence de nuit, en passant par l'hélitreuillage en mer et le sauvetage en montagne.
Ces hélicoptères sont notamment intervenus ces dernières semaines sur le front des inondations en Bretagne et dans le sud de la France.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé cette semaine le renforcement du rôle d'hélicoptères privés, destinés aux transports médicalisés d'urgence, dans le but de lutter contre les déserts médicaux.
Mais ces hélicoptères privés, selon les syndicats de pompiers, ne seront pas capables de remplir les mêmes missions que les hélicoptères Eurocopter 135 actuellement en service au sein de la Protection civile, n'étant par exemple équipés ni pour les vols de nuit, ni pour l'hélitreuillage.
Pour le colonel Eric Flores, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, on risque à terme "une baisse des qualités de secours".
"Ne faisons pas croire à la population qu'un opérateur privé aura la même compétence que nous à moindre coût (...) nous ne faisons pas les mêmes missions", a avancé lors d'un point de presse Fabrice Chrétien, pilote de Dragon pour qui les hélicoptères privés blancs peuvent servir en complément, mais ne peuvent pas remplacer les hélicoptères rouge et jaune de la Protection civile.
"On cherche à faire 50 milliards d'euros d'économie en France et on s'amuse à mettre des hélicoptères privés qui vont être payés par les mutuelles et la sécurité sociale. On doit garantir un vrai service public," a affirmé pour sa part Pierrick Janvier de l'Union nationale des sapeurs-pompiers et personnels des SDIS.
Source © 2013 AFP.
