Le torchon brûle chez les pompiers F. Elsner/20 Minutes
La tension est encore montée d'un cran, lundi, dans le conflit qui oppose depuis un mois les pompiers nantais à la direction du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis 44). Le chef du groupement de Nantes a en effet déposé plainte pour « dégradations de matériel » et « mise en danger de la vie d'autrui » après une action de colère du personnel samedi. « Du mobilier a été déplacé, des portes démontées, des pneus de véhicules de service dégonflés. Les bornes ont été dépassées. Ça ne s'est jamais vu ici », s'agace le colonel François Gros.
Les sapeurs de la caserne de Nantes-Gouzé, qui protestent contre une mise à pied disciplinaire visant onze de leurs collègues, promettent désormais une « radicalisation du mouvement ». « Nous ne sommes pas des voyous, se défend Thierry, pompier à la caserne. Mais face au mépris qu'on nous oppose, nous n'avons plus le choix. La mairie de Nantes et le président du conseil général font confiance à la direction. Ce dernier nous a même tenu des propos insultants. La fracture est totale. Alors on ne va pas se contenter des inscriptions sur les camions. On va descendre dans la rue, ouvrir les portes de la caserne pour que les Nantais voient comment ça se passe. »
Règles de sécurité
La direction du Sdis reproche aux pompiers sanctionnés d'avoir quitté trop vite, sans respecter les consignes de sécurité, un stage de plongée effectué en novembre à Marseille. Leurs collègues contestent le manquement aux règles, s'étonnent de la sévérité (jusqu'à quinze jours de suspension) et estiment que certains « paient surtout des divergences de vue ». Les casernes de Rezé, Saint-Herblain et Saint-Nazaire ont, elles aussi, exprimé leur soutien. « La sanction n'est pas encore appliquée et il existe une porte de sortie qu'est le recours, rapporte Hervé Bocher, vice-président du Sdis. Donc on a du mal à comprendre. Il y a ici une culture où on affiche son mécontentement avant même d'avoir pu discuter. Je ne connais aucun service public où ça se passe comme ça. »
Source : 20 minutes
