Couhé. Les riverains n'en revenaient pas : dimanche, l'hélicoptère du Samu s'est posé en plein centre-ville après le malaise mortel d'un conducteur.
Au millimètre. C'est un atterrissage technique réalisé de main de maître, dimanche au petit matin, pour sauver un automobiliste victime d'un malaise en conduisant.
Il est 7 h 54 quand les pompiers sont appelés. Un homme vient de s'écrouler sur son volant place de la Marne, juste avant de déboucher dans la Grand'Rue.
Il percute cinq voitures après un malaise mortel au volant de son 4x4
Le conducteur d'un gros 4x4, un sexagénaire du Val-d'Oise percute cinq véhicules dans un fracas qui réveille tout le quartier.
« Il y avait un médecin qui se trouvait dans une voiture juste derrière lui. Il lui a porté les premiers secours, il l'a allongé par terre », raconte Pierre Diehl. « C'était vraiment très spectaculaire. Les véhicules sont bons pour la casse. Des pierres du monument aux morts ont même été endommagées lors de l'accident. »
Les pompiers de Couhé sont vite renforcés par le Samu dépêché en hélicoptère. Sans succès. L'homme ne pourra pas être ranimé.
En ce dimanche matin, ce qui méduse les riverains, c'est l'atterrissage de l'hélicoptère blanc au milieu des maisons.
« Il se trouve que je connais bien le pilote », poursuit Pierre. « Il habite à cinq cents mètres de là où il a atterri. Et c'était sa dernière mission de pilote pour le Samu, dommage que le Monsieur soit mort. C'était très impressionnant de le voir se poser à cet endroit-là . »
A Couhé, tout le monde ou presque connaît Patrick Vasseur, pilote de l'hélico du Samu. Depuis lundi soir, il a rejoint le plancher des vaches. C'est la retraite. « Ma dernière mission, c'était un Cognac - Poitiers, lundi, une liaison inter-hospitalière. Ma dernière intervention primaire, pour une urgence vitale, c'était effectivement dimanche matin chez moi à Couhé. C'est vrai que j'étais content, c'était comme un clin d'oeil. »
Dans la commune, son posé en plein centre-ville, dans un triangle enchâssé de hautes maisons, a bluffé les témoins de la scène.
Patrick relativise. « C'était pas au millimètre ! Je comprends que ça impressionne, mais on fait toujours ça en sécurité, on essaye toujours de se poser au plus près de la victime. Ce qui impressionne, c'est que les maisons sont assez hautes autour. Mais il y avait de la marge, j'avais bien trois quatre mètres entre le bout des pales et les maisons. Ce n'est pas la première fois que je fais des atterrissages comme ça. »
Après dix-sept ans dans l'aviation légère de l'armée de Terre, pilote d'Alouette II et de Gazelle puis instructeur, Patrick rejoint brièvement une société de pilotage d'hélicos en banlieue parisienne. Il bascule ensuite dans l'aventure du Samu des airs. Depuis la Creuse. « Après j'ai fait un peu le tour de France : Montpellier, Dijon, Amiens, et Créteil, en pleine zone urbaine, où j'ai fait beaucoup de béton ! »
Arrivé au Samu de Poitiers en 2002, il a tiré sa révérence lundi soir. Douze ans de vol urgents. Patrick se pose et reste en famille à Couhé. « Je vais m'investir dans la vie associative », promet-il. Il devrait aussi rejoindre les airs. « En ULM. On a un beau site à Couhé. »
Source : Centre Presse
