Pagaille aux urgences de Tenon

[oldfireman]

07.11.2010
Pagaille aux urgences de Tenon
La grève qui perdure et les arrêts maladie d’infirmières ont perturbé le service des urgences hier. Des patients ont été transférés dans d’autres hôpitaux.

Les urgences de l’hôpital Tenon sous haute tension ! Après six semaines de grève dans cet établissement du XXe arrondissement, la situation s’est détériorée un peu plus hier. Des infirmières qui devaient prendre leur service se sont mises en arrêt maladie pour protester contre « le manque d’effectif et l’accroissement de la pénibilité de leurs tâches ».

La direction a réquisitionné une partie du personnel et fait appel à des intérimaires pour tenter d’assurer le fonctionnement.
Mais, dès le début de l’après-midi, « les urgences pompiers, celles de la Croix-Rouge et celles du Samu ont été transférées vers les hôpitaux voisins, notamment Saint-Antoine (XIIe) et Saint-Louis (Xe) », expliquent sur place les personnels. Jusqu’à demain matin, seuls les patients se présentant d’eux-mêmes devaient être accueillis.

« On en a ras le bol, lance une infirmière gréviste assignée aux urgences hier. Nos conditions de travail sont extrêmement difficiles à cause du sous-effectif, des locaux vétustes et du manque de matériel. » Pour tenter de se faire entendre, cinq infirmières se sont mises en arrêt maladie. La direction a fait appel à deux intérimaires et assigné une infirmière cadre gréviste. D’habitude, le service tourne avec six infirmières. Les médecins ont donc décidé de ne pas accueillir les urgences pompiers (une centaine en moyenne) et celles du Samu (une dizaine). « J’imaginais attendre des heures… Mais ma mère a été admise rapidement. L’attente pour le médecin a, elle, été plus longue », confie Elodie, qui est venue directement aux urgences.

A la direction de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), on dément avoir « pris une décision de délestage. La situation est très tendue. Mais nous avons réussi à mobiliser cinq infirmières au lieu de six et 16 lits d’hospitalisation étaient disponibles. Cette situation reste toutefois très fragile ».

Pourtant, à l’hôpital Saint-Antoine un urgentiste joint en fin de soirée confirmait que Tenon avait bel et bien transféré une partie de ses urgences sur son établissement dans l’après-midi. En revanche, les pompiers de Paris n’auraient pas reçu de consigne.

Demain, un CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire doit se tenir. La prime de 250 € net mensuels réclamée par les personnels soignants pour compenser la pénibilité du travail sera au cœur des débats avec la direction qui, selon des grévistes, serait prête à verser une prime exceptionnelle de 450 €.