ARRÊT CARDIAQUES : LA FIN DU BOUCHE À BOUCHE

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ARRÊT CARDIAQUES : LA FIN DU BOUCHE À BOUCHE

Nouveau messagede Fireserge33 » 14 Dec 2012, 09:57

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rédigé le 11 décembre 2012 par la rédaction d'Allodocteurs.fr, mis à jour le 11 décembre 2012 /

Le massage cardiaque est plus efficace que le bouche-à-bouche en cas d'arrêt cardiaque,
c'est la conclusion d'une étude américaine parue dans la revue de l'American College of Cardiology.
Que recommandent les urgentistes ? Comment pratiquer un massage cardiaque ? Toutes les réponses avec le Dr Patrick Pelloux, urgentiste.

Patrick Pelloux explique le massage cardiaque sur le plateau du "Magazine de la santé", le 11 décembre 2012

Dans la plupart des cas, le massage cardiaque peut être suffisant.
En France, 30.000 à 50.000 morts subites surviennent chaque année, souvent à domicile. Dans la plupart des cas, il est inutile, et même néfaste, de pratiquer le bouche-à-bouche à un patient en arrêt cardiaque. C'est ce que vient de démontrer une étude américaine. Les chances de survie des patients sont en effet passées de 18% à 34% depuis que l'on ne ventile plus les victimes. Même si, lors d'un arrêt cardiaque, la respiration s'arrête.
Depuis 2003, l'État d'Arizona recommande aux témoins d'un arrêt cardiaque de ne plus faire de bouche-à-bouche et de se contenter du massage cardiaque pour faire circuler le sang. Sauf en cas de noyade, d'électrocution ou lorsqu'il s'agit d'un enfant. Dans ces trois situations, la ventilation au rythme de 30 compressions thoraciques ­alternées avec 2 insufflations d'air par la bouche reste recommandée.
Les résultats de l'étude qui viennent d'être publiés en ligne dans la revue de l'American College of Cardiology concernent la période 2004-2010. Ils confirment les avantages de la méthode sans bouche-à-bouche, préconisée l'année précédente par le Pr Gordon Ewy, cardiologue à l'université d'Arizona. Encore appelée «réanimation cardio-cérébrale», cette pratique, dont le seul but consiste à faire circuler le sang jusqu'au cœur et au cerveau, repose sur des fondements physiologiques robustes. Car, lorsque le cœur s'arrête de battre subitement, le sang contient généralement assez d'oxygène pour alimenter encore les organes pendant 10 à 15 minutes. À condition toutefois de faire circuler le sang grâce au massage cardiaque.
Pour réaliser les compressions thoraciques, il faut s'agenouiller à côté de la victime allongée sur un plan dur et, bras tendus, placer le talon de ses mains (superposées) au centre du thorax de la victime. Il faut ensuite appuyer suffisamment fort pour que le sternum s'enfonce de 4 à 5 cm, à un rythme de 100 compressions par minute. «Des centaines de vie ont été sauvées au Wisconsin, en Arizona et au Texas depuis que la réanimation cardio-cérébrale a été adoptée», se félicite le Pr Ewy, chiffres à l'appui.

LA RÉANIMATION CARDIO PULMONAIRE (RCP) QU'EST-CE QUE C'EST ?
Si vous êtes témoin d’un accident et que la victime est inconsciente, chaque seconde compte…
La réanimation cardio-pulmonaire s’impose en cas d’arrêt cardiaque : lorsqu’une personne est inconsciente (ne bouge pas spontanément, ne réagit ni au toucher ni à la voix) et ne respire plus.
Son objectif : permettre une circulation de sang oxygéné suffisante pour alimenter le cerveau est les organes vitaux en attendant l’arrivée des secours et le rétablissement d’une fonction cario pulmonaire normale.
Associée à l’utilisation d’un défibrillateur automatisé externe (DAE), elle peut sauver la vie de la victime et lui éviter des lésions cérébrales irréparables.
La réanimation cardio-pulmonaire associe deux gestes:
les compressions thoraciques (massage cardiaque)
le bouche-à-bouche (ventilation artificielle)

QUE FAIRE LORSQU'UNE PERSONNE SEMBLE INCONSCIENTE ?
Avant d’envisager la réanimation cardio-pulmonaire, le sauveteur doit évaluer l’état de conscience de la victime et vérifier si elle respire.
Assurez-vous d’abord que la victime et vous même soyez en sécurité : coupez le courant en cas d’électrocution, sécurisez autant que possible les alentours si vous vous trouvez sur une route…
Une fois le lieu de l’accident sécurisé :
1) Évaluez l’état de conscience de la victime
Sollicitez-la par des questions simples : « vous m’entendez ? », « tout va bien » ? Parlez fort et secouez-lui doucement l’épaule.
Si elle répond
Laissez-la, si possible, dans la position dans laquelle elle se trouve. Rassurez-la.
Alerter les secours aussi vite que possible : Pompiers (18) ou Samu (15).
Si elle ne répond pas
Procédez à la libération des voies respiratoires
Tournez doucement la victime sur le dos.
Une main sur le front le la victime, basculez doucement sa tête l’arrière (comme si elle levait légèrement la tête) tout en relevant son menton avec deux doigts. Ce geste doit lui faire ouvrir la bouche et dégager sa gorge, qui pourrait être obstruée par la langue ou la glotte.
Si besoin (présence de liquide, aliments, vomi), videz sa bouche délicatement mais rapidement : enveloppez votre index et votre majeur dans un vêtement propre et utilisez-les comme une cuillère, ou attrapez ce qui se trouve dans la bouche avec deux doigts.
2) Regardez si elle respire
Observez les mouvements de sa poitrine : elle doit se soulever et s’affaisser à un rythme régulier.
Approchez votre joue de sa bouche : vous devez sentir son souffle.
Si vous avez le moindre doute, agissez comme si la victime ne respirait pas normalement.
Si la victime respire normalement
Placez-la avec précaution en position latérale de sécurité.
Alerter les secours aussi vite que possible : Pompiers (18) ou Samu (15).
Restez près de la victime et surveillez sa respiration en attendant l’arrivée des secours.
Si la respiration n’est pas normale ou que la victime ne respire pas
Commencez immédiatement la ventilation artificielle.
Si possible, faites-vous apporter un défibrillateur automatisé externe (DAE). Vous commencez sans attendre les compressions thoraciques.
Si la victime est un enfant ou un nourrisson, la marche à suivre sera la même. Seuls les gestes, l’impact et le rythme diffèreront légèrement.

COMPRESSIONS THORACIQUES, COMMENT FAIRE ?

Pour les compressions thoraciques, procédez comme suit :
Agenouillez-vous au côté de la victime, au niveau de sa poitrine. Elle doit être allongée sur un sol dur.
Placez la paume d’une de vos main sous son sternum (sous l’endroit ou les côtes se rejoignent).
Placez la paume de l’autre main sur la première.
Entrecroisez les doigts des deux mains sans les plier, puis relevez-les afin qu’ils ne touchent pas les côtes de la personne au sol.
Tendez les bras.
Assurez-vous que vos main sont bien placées: ni sur le bas du sternum (ce qui risquerait d’endommager la cage thoracique), ni trop bas sur l’abdomen (ce qui n’aurait aucun effet).
Poussez vos mains rapidement vers le bas, les bras à la verticale, bien tendus, coudes bloqués, puis laissez-les remonter sans vous appuyez dessus.
Vos bras doivent rester à la verticale par rapport au sol, vos mains en contact avec le corps entre chaque compression.
Vos mains doivent descendre d’au moins 5 centimètres, mais ne pas aller au delà de 6 cm.
Le thorax doit reprendre sa position initiale après chaque compression.
La durée de compression doit être égale à celle du relâchement de la pression sur le thorax.
Le rythme des compressionsdoit être d’au moins100 par minute, avec un maximum de 120.
Si la victime est un nourrisson, effectuez les compressions thoraciques à l’aide de l’index et du majeur. Comptez environ une compression par seconde.
Si après 30 compressions la victime ne réagit pas, procédez au bouche-à-bouche (2 insufflations).

BOUCHE À BOUCHE COMMENT FAIRE
Lorsqu’une personne cesse de respirer, la réanimation cardio-pulmonaire s’impose. Le bouche-à-bouche ne doit toutefois être effectué qu’après les compressions thoraciques, si la victime n’a pas réagi.
Agenouillez-vous près du visage de la victime.
Placez une main sur son front et bouchez-lui le nez en le pinçant délicatement entre le pouce et l'index, tout en maintenant la tête en arrière. Placez l’autre main sous son menton de la victime. Ouvrez légèrement sa bouche tout en maintenant son menton.
Prenez une inspiration normale.
Appliquez votre bouche largement ouverte autour de la bouche de la victime, en appuyant pour éviter toute fuite d’air.
Soufflez sans forcer (1 seconde). La poitrine de la victime doit se soulever. Si elle ne se soulève pas, vérifiez que la tête est bien penchée vers l’arrière, que rien ne vient obstruer la bouche.
Redressez-vous légèrement. Reprenez une inspiration pendant que la poitrine de la victime s'affaisse (expiration passive).
Recommencez la manœuvre une fois, puis reprenez les compressions thoraciques.
Alternez compressions thoraciques et insufflations au rythme de 30 compressions pour 2 insufflations.
Si vous n’êtes pas seul, faites-vous relayer au bout de deux minutes pour éviter la fatigue.
N’interrompez pas la réanimation tant que les secours ne sont pas arrivés ou que la victime n’a bougé, toussé, ouvert les yeux, ou recommencé à respirer normalement.
Si la victime est un enfant ou un nourrisson :
Placez votre bouche sur sa bouche et son nez (on parle de bouche-à-nez-et-bouche)
Ne soufflez qu’une petite quantité d’air.
Procédez à une insufflation toute les 5 compressions.

QU'EST-CE QU'UN DÉFIBRILATEUR EXTERNE AUTOMATISÉ ?
En cas d’arrêt cardiaque, l’utilisation d’un défibrillateur externe automatisé peut empêcher le décès de la victime.
Un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE ouAED pour Automated External Defibrillator) est un appareil portable qui analyse le rythme cardiaque et délivre si besoin un choc électrique pour permettre au cœur de rebattre normalement.
Les DAE sont conçus pour pouvoir être utilisé facilement par toute personne se trouvant sur les lieux d’une urgence médicale.
Une fois allumé, l’appareil guide l'utilisateur à chaque étape du processus de défibrillation par des instructions vocales ou visuelles.
S’il n'est pas nécessaire de délivrer un choc, l'utilisateur sera invité à assister la victime d'une autre manière : en poursuivant la réanimation cardio-pulmonaire par exemple.

COMMENT UTILISER UN DAE
Un DAE s’utilise en cas d’arrêt cardique, après qu’aient été alerté les secours.
Si une tierce personne vous assiste, faites-lui poursuivre la réanimation cardio-pulmonaire pendant que vous installez le DAE.
Allumez l’appareil et placez les électrodes de part et d’autre du sternum chaque de la victime.
Suivez les instructions données par l’appareil.
Si l’appareil indique qu’il faut administrer une décharge, assurez-vous que personne ne touche la victime.
Suivez les instructions de l’appareil jusqu’à ce que ce la victime donne signe de vie ou que les secours arrivent.

Références :
Conseil français de réanimation cardio-pulmonaire
European Resuscitation Council Guidelines for Resuscitation 2010
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La fin du bouche-à-bouche dans les arrêts cardiaques

Nouveau messagede Fireserge33 » 27 Mar 2013, 00:15

Dans la plupart des cas, le massage cardiaque peut être suffisant.
En France, 30.000 à 50.000 morts subites surviennent chaque année, souvent à domicile. Dans la plupart des cas, il est inutile, et même néfaste, de pratiquer le bouche-à-bouche à un patient en arrêt cardiaque. C'est ce que vient de démontrer une étude américaine. Les chances de survie des patients sont en effet passées de 18% à 34% depuis que l'on ne ventile plus les victimes. Même si, lors d'un arrêt cardiaque, la respiration s'arrête.
Depuis 2003, l'État d'Arizona recommande aux témoins d'un arrêt cardiaque de ne plus faire de bouche-à-bouche et de se contenter du massage cardiaque pour faire circuler le sang. Sauf en cas de noyade, d'électrocution ou lorsqu'il s'agit d'un enfant. Dans ces trois situations, la ventilation au rythme de 30 compressions thoraciques ­alternées avec 2 insufflations d'air par la bouche reste recommandée.
Les résultats de l'étude qui viennent d'être publiés en ligne dans la revue de l'American College of Cardiology concernent la période 2004-2010. Ils confirment les avantages de la méthode sans bouche-à-bouche, préconisée l'année précédente par le Pr Gordon Ewy, cardiologue à l'université d'Arizona. Encore appelée «réanimation cardio-cérébrale», cette pratique, dont le seul but consiste à faire circuler le sang jusqu'au cœur et au cerveau, repose sur des fondements physiologiques robustes. Car, lorsque le cœur s'arrête de battre subitement, le sang contient généralement assez d'oxygène pour alimenter encore les organes pendant 10 à 15 minutes. À condition toutefois de faire circuler le sang grâce au massage cardiaque.
Pour réaliser les compressions thoraciques, il faut s'agenouiller à côté de la victime allongée sur un plan dur et, bras tendus, placer le talon de ses mains (superposées) au centre du thorax de la victime. Il faut ensuite appuyer suffisamment fort pour que le sternum s'enfonce de 4 à 5 cm, à un rythme de 100 compressions par minute. «Des centaines de vie ont été sauvées au Wisconsin, en Arizona et au Texas depuis que la réanimation cardio-cérébrale a été adoptée», se félicite le Pr Ewy, chiffres à l'appui.
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