LA NOYADE

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LA NOYADE

Nouveau messagede Fireserge33 » 14 Fev 2013, 21:39

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La noyade est une asphyxie aiguë par inondation alvéolaire consécutive à une immersion ou à une submersion.
Malgré le développement des secours médicalisés, la noyade reste un accident grave, dont la mortalité est élevée. Les premiers soins sont primordiaux, et une bonne connaissance des méthodes de ventilation et du massage cardiaque externe est fondamentale.
La noyade est un accident fréquent. Elle occasionne 140.000 morts par an dans le monde, 3000 à 4000 décès annuels en France. Elle est particulièrement fréquente chez les enfants et les adultes jeunes.

Le noyé va poser en fait 2 problèmes :
- celui de l'urgence vraie = Il s'agit de sortir le noyé de l'eau le plus vite possible et d'entamer les gestes de secourisme immédiatement.
- Celui de sa réanimation si le noyé est vivant après les gestes de secourisme et les soins d'urgence pratiqués par le médecin. Le noyé est à la merci de complications pulmonaires pendant 48 à 72 heures après l'accident. La surveillance médicale intensive est donc nécessaire, d'où le principe de l'hospitalisation systématique de tous les noyés.



La noyade : épidémiologie et physiopathologie

Les noyades constituent l’une des urgences les plus dramatiques, entrainant la mort ou de lourdes séquelles neurologiques, en particulier chez l’enfant. La mortalité par noyade chez l’enfant est de 25 à 70 % selon les données.

Définitions
Noyade : asphyxie aiguë survenant après la pénétration d’un liquide (eau dans la quasi-totalité des cas) dans les voies aérodigestives entrainant une MORT par suffocation.
Noyade (drowning) : « processus générant une altération respiratoire secondaire à la submersion ou l’immersion dans un liquide ».
On distingue ainsi la victime de submersion quasi noyé = « near drowning »

ÉPIDÉMIOLOGIE
2ème cause de mortalité accidentelle chez l’enfant et l’adolescent. 1ère cause de mortalité chez l’enfant de < 4 ans. Ration garçons filles 3 /1
400 000 décès par noyade /an monde (OMS)
2ème cause de mortalité USA enfants 1- 19 ans
4ème cause d’accident chez l’enfant (traumatismes, intoxications, brûlures)
Noyade domestique (baignoire) chez l’enfant de 6 mois à 2 ans
Piscine chez l’enfant de 5 à 10 ans
Rivière de 18 mois à 4 ans
Mer de 6 à 11 ans
Facteurs de risque : adolescence, convulsion, anomalies cardiaques ECG (QT long), alcool, cannabis…

PHYSIOPATHOLOGIE
On distingue la noyade primitive par incapacité à maintenir la tête hors de l’eau : le sujet ne sait pas nager (chute accidentelle ou volontaire dans l’eau) et est incapable de se maintenir à l’air libre bien que sachant nager (incarcération dans un véhicule tombé à l’eau, marin ou plaisancier prisonnier d’un bateau qui a coulé), ne peut plus fournir l’effort nécessaire à l’émersion de son extrémité céphalique (crampe ou épuisement musculaire). Il existe une lutte intense avec noyade en pleine conscience et syncope secondaire.
Noyade secondaire par incapacité à réagir au stimulus engendré par le contact de l’eau, avec des causes variées :

cause médicale telle une crise convulsive, une hypoglycémie, un accident vasculaire cérébral, un trouble du rythme cardiaque survenus dans l’eau ;
perte de conscience, conséquence d’un traumatisme crânien ou rachidien préexistant à l’inhalation de liquide ;
syncope secondaire à un traumatisme localisé (oculaire, hypogastrique ou génital) généralement à la suite d’un plongeon, ou à une brutale variation entre la température extérieure et celle de l’eau (syncope thermo différentielle) par hydrocution avec réponse vagale au contact de l’eau froide sur le visage; un accident allergique ou un réflexe muqueux entrainent une syncope.

Accident de plongée : nage en apnée où l’hypocapnie, résultante de l’hyperventilation préalable à l’immersion, supprime la perception du besoin de respirer ou du moins le retarde suffisamment pour que se produise une syncope hypoxique avant la reprise des mouvements respiratoires qui survient alors sous l’eau.

Plusieurs mécanismes interviennent : le choc thermique (hypothermie par immersion brutale en eau froide) entrainant une perte de conscience avec diminution de l’activité cérébrale (effet protecteur de l’hypothermie) avec

Phase 1 : laryngospasme fermeture de la glotte à l’inhalation d’eau (2 mn)
Phase 2 : ingestion brutale d’eau dans l’estomac
Phase 3 : hypoxie par ouverture de la glotte et inondation broncho alvéolaire (85%) ou persistance du laryngospasme (noyade « sèche » dans 15 %)
Phase 4 : anoxie plus ou moins prolongée avec souffrance neurologique (coma, convulsion) puis arrêt cardiorespiratoire conduisant au décès.
Noyade primitive = noyade vraie

cas nageur /plongeur expérimenté épuisé ou défaillance technique.
Dans les 2 cas, lutte intense puis asphyxie progressive : la syncope est secondaire.


Syncope primitive, hydrocution, water schock, noyade secondaire

Choc traumatique (plongeon)
Syncope réflexe (eau =>VAS)
Inhibition émotive (E, postprandial)
Choc allergique (urticaire froid.)
Choc thermique ou syncope thermo-différentielle (+++ si entrée brutale)

1 - Stade 1 : aquastress ou « grosse tasse »
2 - Stade 2 : petit hypoxique
3 - Stade 3 : grand hypoxique
4 - Stade 4 : grand anoxique



Phases de la noyade

Apnée réflexe

fermeture de glotte (spasme laryngé) lors de l'arrivée du liquide dans la trachée => bradycardie extrême vagale => l'arrêt cardiaque (noyé blanc). Si laryngospasme persiste : noyade à poumons secs.
reprise respiratoire
inondation broncho alvéolaire avec perte de conscience, convulsions, hypertension, tachycardie, inhalation de particules et/ou de corps étrangers.

Examen clinique
Signes respiratoires : ventilation +/- efficace; encombrement; Corps étrangers (CE) ; OAP La ventilation peut être efficace ou non. Il existe un encombrement intense avec souvent bronchospasme, possibilité de corps étrangers (CE) et de vomissements déglutis. L'œdème pulmonaire est toujours présent. La Radio Pulmonaire montre en général des opacités à prédominance périhilaire.
Signes circulatoires : Arrêt Cardio Respiratoire, collapsus, troubles de rythme => ECG, Scope ++++
Signes neurologiques : obnubilation au coma profond (anoxie), convulsions...
Signes digestifs : vomissements, distension gastrique (eau de la noyade, déglutition sous l'effet de l'hypoxie, air du bouche à bouche).
Hypothermie : effet protecteur (fonction de la température de l'eau et de durée de l'immersion) hypothermie majorée chez enfant. Bradycardie (onde J Osborn pathognomonique)
Signes humoraux
• troubles hydro électrolytiques: hémoconcentration, hyperkaliémie par acidose > hémolyse, ou hypokaliémie par hémodilution et hypothermie,
• acidose mixte,
• hypoxémie,
• hémolyse rare,
• insuffisance rénale rare,
• troubles de la coagulation d’origine multifactorielle (hypoxie, atteinte de la membrane alvéolo-capillaire, hémolyse, sepsis).




Classification clinique

Stade Respiration Conscience Circulation

1. Normale Normale Normale

2. Perturbée Normale Normale

3. Perturbée Perturbée Normale

4. Inefficace Inefficace Inefficace


Facteurs pronostiques

Classification Définition Mortalité (%)

1. Auscultation N avec toux 0
2. Auscultation anormale, râles (quelques champs) 0,6 %
3. Œdème pulmonaire aigu sans hypo TA 5,2
4. Oedeme pulmonaire aigu avec hypo TA 19,4
5. Arrêt respiratoire isolé 44
6. Arrêt cardiorespiratoire 93


Source : Szpilman D. Chest 1997 ; 112 660 -665

Évolution

Durée de la submersion
possibilités de ressuscitation : 7 à 10 mn pour les noyades primitives (arrêt 3 à 4 mn après la submersion et lésions nerveuses définitives 3 à 4 mn après l'arrêt circulatoire).
Délai diminué de 4 mn si hydrocution et augmenté en cas d'eau très froide (10 à 30 mn).

Rapidité des premiers secours
Nature de l'eau : eau mer hypertonique
Principalement son caractère pollué ou chloré (?).

Les complications évolutives
Surinfection broncho-pulmonaire, syndrome de Mendelson, complications de la réanimation.
Traitement : 1 noyé sur 5 en ACR (arrêt cardiorespiratoire) peut être ramené à la vie, s’il est correctement traité.

Sur les lieux de l’accident

Premiers gestes de réanimation : A (Airway), B(Breathing), C (Circulation)
Respecter l’axe tète cou tronc avec immobilisation
Poser une sonde gastrique ++++ et assurer une vidange gastrique +++, séchage
Oxygénothérapie O2 masque à haute concentration et Intubation (séquence rapide) en cas de détresse respiratoire sévère et/ou agitation
En cas d’ACR : MCE (massage cardiaque externe) prolongé
Voie veineuse ou intraosseuse (enfant) et traitement du choc par amines (adrénaline, vasopressine)
Lutte/ contrôle de la volémie
Traitement des convulsions : midazolam, Phénytoïne
Transport médicalisé (SAMU) vers l’hôpital (risque d’OAP secondaire)
Groupe 1 : aquastress
La victime n ‘a pas inhalé d'eau : dextro, surveillance 24 h Hôpital

Groupe 2 : petit hypoxique
L'eau a pénétré dans l'arbre respiratoire : toux + gène respiratoire, râles pulmonaires, conscience normale. Vidange gastrique, O2 au masque, surveillance 48 h en soins intensifs (surveillance de la fonction respiratoire)

Groupe 3 : grand hypoxique
Détresse respiratoire nécessitant une intubation trachéale et ventilation artificielle

Groupe 4 : anoxique
Arrêt circulatoire: Défibrillation externe possible, furosémide 0,5 mg/kg IV chez l'adulte, protection cérébrale.

Traitement ultérieur

Si autonomie respiratoire : O2 et position ½ assise
Si asymptomatique : surveillance de 24h (risque d’OAP secondaire)
Symptomatique : O2, ventilation au masque facial, lutte contre l’hypothermie, antibiothérapie à large spectre (augmentin)
Conclusion
Une prévention des accidents de piscine, la qualité et la rapidité des premiers secours ainsi qu’une réanimation prolongée permettent d’améliorer le pronostic des noyades.


Webographie
http://www.who.int/violence_injury_prev ... index.html
http://www.cdc.gov/injury/wisqars/index.html
http://www.invs.sante.fr/publications/index.html
http://www.inpes.sante.fr/
http://www.croix-rouge.fr/Je-me-forme/P ... ete/Noyade — http://www.calyxis.fr/
http://www.vhct.org/case699/index.htm
http://www.adrenaline112.org/
Bibliographie

Mercier L., Rondeau N., Ronchi L. Noyades. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Médecine d’urgence, 25-030-G-10, 2007.
DU de gestes d’urgences en pédiatrie. Pr Denis Oriot. CHU Poitiers
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Re: LA NOYADE

Nouveau messagede Fireserge33 » 14 Fev 2013, 21:55

La noyade est une cause fréquente de décès, en particulier chez les
enfants. On désigne par le terme de «noyé» un individu mort par
suffocation à la suite d’une submersion dans l’eau. Le terme de «victime de
submersion», réservé à celui qui a survécu au moins temporairement à
l’asphyxie accompagnant une submersion, remplace le terme «quasinoyé».
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