Surdité et secourisme

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Surdité et secourisme

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Article du Parisien.fr de novembre 2006

Les sourds initiés au secourisme



L.P. | 15.11.2006
CE TYPE DE FORMATION n'a jamais eu lieu en Seine-et-Marne. Un groupe de sourds va pouvoir bénéficier d'une initiation aux premiers secours. Exclus des cours habituels faute d'interprètes en langue des signes, les personnes sourdes et malentendantes se retrouveront en janvier prochain à Roissy-en-Brie pour une séance de deux jours. « Nous devions organiser la formation cette semaine, mais certains employeurs n'ont pas laissé venir leurs salariés », regrettent Christelle Jost et Anne Borit, organisatrices pour la Jeune Chambre économique de Seine-et-Marne, une association de bénévoles à l'origine du projet. Les cours de deux journées complètes seront dispensés par les secouristes de l'UMPSA (unité mobile de premiers secours et d'assistance médicale) à Roissy-en-Brie pour huit personnes sourdes, grâce à deux interprètes de l'association seine-et-marnaise Rémora. Cette formation novatrice sera par ailleurs subventionnée par le conseil général et par la Macif. « C'est une excellente idée de nous apprendre les gestes de secourisme, se réjouit Christian Seguin, président de l'association Vivre Sourd en Seine-et-Marne, créée en 1987. C'est important pour nous de nous sentir comme tout le monde. Et si quelqu'un fait un malaise à mes côtés, je veux pouvoir l'aider comme n'importe qui d'autre ! »
Le Parisien
Cet article a été publié dans la rubrique Seine et Marne Sud



Article du journal Oest-France du mardi 06 avril 2010

Ils sont pompiers ou sourds-muets et se retrouvent le vendredi soir près de Cholet. Pour faire tomber des barrières autant que pour échanger des savoirs.

Reportage
Sur le bras de Didier, le sang coule. Urgence. Eddy, pompier, voudrait bien faire comprendre à Christophe comment poser un garrot. Mais les mots lui manquent. Ou, plutôt, une langue commune. Christophe est sourd-muet et Eddy se sent désarmé, « comme en position de handicap par rapport à lui ». Incapable de lui donner quelques informations simples mais capitales.

Pas de panique, la scène est fictive. Enfin, pas tout à fait. Eddy est bien pompier. Christophe est vraiment sourd-muet. Et, avec Didier allongé à leurs côtés, ils discutent réellement de la technique de pose d'un garrot. Mais seulement dans le cadre d'un atelier, qui réunit une quinzaine de personnes, le vendredi soir au centre de secours du May-sur-Evre.

Depuis deux mois et jusqu'en mai, un groupe de sourds-muets de la région de Cholet, accompagnés par Caroline, professeur de langue des signes, y vient à la rencontre des pompiers volontaires. Pour leur enseigner des rudiments de langue des signes applicables en intervention. Et pour apprendre, en retour, les bases du secourisme.

« Personne n'est lésé »

L'initiative revient à quatre étudiantes choletaises qui voulaient donner du sens à leur projet d'étude. « C'est parti d'une histoire qu'on nous a racontée. Et qui nous a touchées, raconte Céline. Un couple de sourds-muets victime d'un accident. La femme était touchée, son mari a essayé d'alerter des gens par les gestes. Personne ne s'est arrêté, pensant qu'il était ivre. Et sa femme est décédée. » Touchés, les pompiers du May ont accepté l'idée d'un échange.

Basé sur le volontariat, il concerne environ la moitié de l'effectif, qui se passionne pour la démarche. « En tant que pompier, je ne suis jamais intervenu auprès de sourds-muets, témoigne Florian. Mais ça peut m'arriver dans cinq minutes, en sortant du centre de secours. » « Au boulot, ça peut aussi nous servir », estime un de ses collègues, qui travaille dans le commerce.

Pourtant, « au début, il y avait de la curiosité et un peu d'appréhension, se souvient Eddy. Maintenant, on se dit que c'est une chance que ce soit tombé sur nous. » Illustration de la complicité qui s'est nouée, les débriefings arrosés (avec modération), où on se chambre, en mots et en signes, à la fin des ateliers.

Les sourds-muets ne sont pas les derniers à mettre de l'ambiance : « Il n'est pas question de rester dans notre coin, assure Christophe. Parce que si on ne fait pas l'effort d'aller vers les autres... »

Sensibiliser, encore et toujours. Car même si Didier se dit « rassuré que des pompiers puissent communiquer en langue des signes », l'essentiel est ailleurs. Dans ces échanges animés entre « élèves » et « professeurs ». Dans ces fous-rires qu'on entend ou qu'on lit sur les lèvres. Dans la dimension symbolique et exemplaire, aussi, d'un tel échange. « Ce qui est important, c'est que chacun apporte quelque chose aux autres, résume un pompier. Sans cette dimension, ça aurait pu s'essouffler. Là, personne n'est lésé. »

Emeric EVAIN.
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