Après l’hiver pluvieux, neigeux et venteux, classé par certains climatologues comme historique, allons battre maintenant des records de température avec des risques de canicule, de sécheresse. Pointe alors le spectre des incendies de forêts et le souvenir de l’année 2003 où les feux ont tué 10 personnes, dont 4 sapeurs-pompiers, et parcouru plus de 60 000 hectares de forêt. Plus de 2000 départs de feu avaient été recensés. Un tel bilan n’avait pas été atteint depuis au moins 30 ans et il était dû avant tout à des conditions météorologiques exceptionnelles ainsi qu’à des actes malveillants plus nombreux que les années précédentes.
Depuis cette année noire, la politique de prévention et de lutte contre le feu a subi plusieurs adaptations. Ainsi, a t-il été demandé aux collectivités territoriales de mieux prendre en compte les risques de feux de forêts lors de la révision des documents d’urbanisme. L’élaboration des plans de prévention des risques liés aux incendies de forêt s’est quant à lui généralisée. Au 30 mars 2011, sur les 152 PPRn feux de forêts prescrits, 81 étaient approuvés, sachant que le risque d’incendie de forêts concerne 5736 communes.
Etat des PPRn feux de forêts en mars 2011
De plus, la réglementation en zone forestière a été renforcée, par l’utilisation de matériaux moins sensibles au feu et par l’obligation de disposer de matériels de première urgence contre l’incendie. Enfin, les campagnes d’information et de communication sur l’obligation de débroussaillement des propriétés déployées par les communes et les départements commencent à porter. D’autre part, les communes semblent effectuer plus systématiquement des mises en demeure auprès des propriétaires non respectueux de leur obligation. Toutefois, les communes n’exécutent que trop rarement les travaux de débroussaillement en cas de carence des propriétaires et cette situation risques de se dégrader dans le contexte budgétaire de plus en plus contraint.
Concernant le dispositif national de lutte contre les feux de forêts, il est engagé chaque année vers la mi-juin. Ainsi, en 2012, l’Etat avait mobilisé :
- 3 unités d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (650 hommes) ;
- une dizaine de colonnes zonales de sapeurs-pompiers (750 hommes) ;
- des moyens mis à disposition par le ministère de la Défense : près de 210 hommes associés à la surveillance, 2 hélicoptères de manoeuvre et 1 hélicoptère léger ;
- une flotte aérienne polyvalente : 12 Canadairs CL 415, 9 Trackers et 2 Dash 8.
L’ensemble du dispositif représente un budget de 120 millions d’euros à la prévention et à la lutte contre les incendies.
Conclusion
En attendant la publication par le Ministre de l’Intérieur du dispositif national de lutte contre les feux de forêt 2013 qui se fera probablement vers la fin juin, sauf conditions climatiques exceptionnelles, je vous invite à lire l’ouvrage de Sophie SAUVAGNARGUES intitulé « Incendies de forêts : Défis et perspectives Résumé d’Incendies de forêts ».
Le changement climatique a un impact indéniable sur la compréhension et l’appréhension des incendies de forêts. Cet ouvrage en évalue les conséquences sur l’écosystème forestier et sur la conservation de la biodiversité. Il est essentiel d’organiser la cohabitation entre l’homme et l’aléa incendie de forêts par l’intermédiaire d’outils d’aménagement du territoire à différentes échelles géographiques. Cela constitue la prévention du risque. Une fois l’incendie déclaré, il est alors nécessaire de déployer un ensemble de méthodes et outils technologiques et d’aide à la décision permettant de faire face à l’incendie et d’en limiter les conséquences. C’est le domaine de la prévision et de l’opération. Incendies de forêts propose des pistes organisationnelles, méthodologiques et technologiques pour la gestion territoriale de ce risque et de ses crises.
