Le commandant Claude Plana en pleine explication du dispositif.
Le commandant Plana est un passionné. Au cœur du poste de commandement du Sdis 47 basé à Houeillès, il montre avec enthousiasme tous les rouages du système Adélie. Mis en place en 2010, il permet de surveiller activement la partie de la forêt des Landes de Gascogne se trouvant en Lot-et-Garonne.
Trois tours de guets sont équipées de caméras qui tournent en permanence. Deux d’entre elles sont chargées de prendre une photo toutes les 10 secondes, qui, mises bout à bout, donnent une vue d’ensemble à 360 degrés en seulement 2 minutes. La troisième caméra, appelée « lever de doute », filme la forêt en permanence. Si une anomalie est détectée par les deux autres, cette dernière permet d’observer le terrain en temps réel et d’évaluer le risque de l’incident.
Si nécessaire, une alerte avec géolocalisation est lancée. Une ou plusieurs unités sont ensuite envoyées sur le terrain, selon la gravité de l’incident. Fondamentalement, ce système de contrôle n’est pas nouveau. « Ce système n’est pas plus performant. Au niveau qualitatif, ça ne change rien. Simplement avant, on avait trois pompiers en haut des tours de guet, qui faisaient un travail ingrat. Maintenant, c’est informatisé, et cela nous permet d’avoir ces effectifs avec nous en cas de problème », indique le commandant.
Le Lot-et-Garonne en alerte
L’équipe du poste de commandement doit surtout prévenir le risque. Chaque jour, une dizaine de paires d’yeux scrutent les écrans et photos de contrôle à la recherche de la moindre anomalie suspecte.
Quotidiennement un niveau du risque est décrété. Compris entre 1 et 4, il va de « léger » à « très sévère ». Pour évaluer le danger, de nombreux critères sont pris en compte. Au milieu de gigantesques tableaux, cartographies et autres données, le commandant explique : « Nous devons prendre en compte la situation météorologique, avec l’aide de Météo France, mais aussi les relevés des visites secteurs faits sur le terrain par des unités spécialisées, et enfin surveiller l’activité opérationnelle du jour. C’est très complexe. »
Depuis vendredi, le territoire est en risque « sévère », le troisième niveau. Le Lot-et-Garonne est aujourd’hui le seul département à ce niveau. Cela signifie qu’il faut être très vigilant. Pourtant, le commandant Plana est serein. « Cette année, nous avons eu une dizaine de feux de forêt en mars et avril, mais depuis il n’y a eu que des bricoles ».
Déjà 160 feux de surface
Ces bricoles sont, en fait, des feux de chaume ou d’herbe, des petits incendies courants facilement maîtrisés par les pompiers. Depuis début 2013, on dénombre 160 feux de surface et 92 feux de végétation.
Un agent du Sdis fait défiler des images d’incendies prises par les caméras. Certaines sont impressionnantes et prennent parfois même des airs d’apocalypse.
Source : SUD ouest
