Feux de forêt dans les Landes : les pompiers touchent du boi

Les dernières Infos sur le SPP

Feux de forêt dans les Landes : les pompiers touchent du boi

Nouveau messagede Galop » 16 Aoû 2012, 13:48

Le niveau 2 du risque incendie pourrait être prolongé ce soir. Le point sur la situation avec le directeur du Service d'incendie et de secours landais. Le système de surveillance appuie les hommes dans leur lutte contre les sinistres


Depuis le début de l'année 2012, le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) n'a recensé « que » 98 départs de feu pour un total de 68 hectares brûlés (contre un total de 250 départs pour 244 hectares brûlés en 2011, NDLR). C'est peu. Mais alors que le niveau 2 du risque incendie est adopté depuis vendredi dernier et que l'état de vigilance « sévère » pourrait bien être prolongé ce soir, le directeur du Sdis des Landes, le colonel Olivier Bourdil, « préfère rester extrêmement vigilant ».

« Sud Ouest ». Quelle est la situation sanitaire du territoire que vous avez pour mission de surveiller ?
Un chassé-croisé très stratégique

Il faut savoir que, mis à part des petits avions Tracker basés à Carcassonne, tous les appareils de l'aviation civile qui servent pour la protection contre les feux de forêt sont stationnés dans les Bouches-du-Rhône, à Marignane (à l'exception de trois autres en Corse). Il faut aussi noter qu'un Canadair qui part de Marignane met 2 heures et demie à atteindre notre massif, alors que rallier Bordeaux prend 20 à 30 minutes. Que le Dash est plus rapide et parcourt respectivement les mêmes distances en une heure et demie, et 20 ou 30 minutes. Pas besoin d'être grand stratège pour comprendre par conséquent que lorsqu'un appareil est prépositionné à Mérignac, les Sdis concernés gagnent un temps précieux : deux heures exactement avec un bombardier d'eau et une heure avec un aéronef porteur de produit retardant.

Alors que la flotte française est vieillissante, le problème de ces positionnements stratégiques est avant tout financier. En effet, à chaque fois qu'un avion doit être mobilisé quelque part, c'est toute une organisation à déplacer et ça coûte cher. « L'idée est donc de le demander au bon moment et à bon escient », commente simplement le colonel Olivier Bourdil.

Colonel Olivier Bourdil. Actuellement, nous composons avec une végétation de sous-bois qui est en train de basculer. Si on se promène en forêt, on voit bien que, sauf dans les endroits les plus humides, la fougère et la molinie (sorte d'herbes qui s'assèchent comme de la paille, NDLR) commencent à jaunir. Jusqu'à il y a une quinzaine de jours, tout était vert. Le niveau était de risque modéré. Et là, plus ça avance et plus la bascule se fait. Le problème dans ces cas-là, c'est que le feu va trouver un terrain avec une végétation en souffrance qui va favoriser sa propagation. Ensuite, l'élément fondamental, c'est le vent. Un vent qui se lève peut très vite tout rendre plus compliqué. Mais pour résumer, sauf si on allait vers des températures beaucoup plus basses et qu'il y avait un bon coup de pluie qui arrivait, le risque va encore devenir de plus en plus important.

Nous sommes actuellement au niveau 2 du risque incendie. Qu'est-ce que cela signifie ?

La réglementation prévoit trois niveaux. Là, nous sommes effectivement au niveau 2. Les mesures principales sont l'interdiction du travail forestier après 14 heures pour éviter que les ouvriers ne provoquent des départs de feu aux heures les plus chaudes de la journée. Mais on rappelle également des mesures de précaution et de vigilance pour tout ce qui concerne l'utilisation du feu (barbecues, mégots de cigarettes, feu d'artifice, etc). L'une des choses que les gens ne savent pas toujours, par exemple, c'est que la simple chaleur d'un pot catalytique de voiture peut suffire à embraser des herbes hautes si, par exemple, ils s'arrêtent sur le bas-côté.

Et pour vous, Sdis des Landes, qu'est-ce que cela implique ?

Voici comment ça marche. Dès que le niveau de risque le nécessite, comme c'est le cas actuellement, tous les jours, nous faisons une conférence à 16 heures avec l'état-major de la zone et les quatre départements concernés par la protection du massif des Landes de Gascogne : Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne et Landes. Ça commence par un long exposé d'un ingénieur météorologiste qui nous fait un point très précis sur les prévisions, non seulement du lendemain, mais des trois jours qui suivent. Ensuite, on fait l'état des lieux de l'activité de chacun des Sdis. Et enfin, on décide ensemble comment on va classer le risque.

Et en fonction du risque, on sollicite éventuellement des moyens supplémentaires, c'est ça ?

C'est ça. À partir d'un certain niveau de risque, on demande, via l'état-major à Paris, la possibilité d'avoir un ou deux avions prépositionnés sur l'aéroport de Mérignac. Un Dash avait déjà passé deux jours en Gironde, vendredi et samedi derniers (lire par ailleurs).

Cet après-midi, nous ferons cette fameuse conférence et si les prévisions météorologiques sont défavorables, il est vraisemblable que l'on s'alignera sur cette même demande.

Justement, les dernières prévisions sont-elles rassurantes ?

Pour l'instant, on reste plutôt sur une prévision de période chaude pendant une dizaine de jours. L'incertitude est plus fondée sur le fait de savoir si les orages qui sont prévus vont tomber, et si oui, s'ils seront ou non accompagnés de précipitations.

Or, le problème avec les orages secs, c'est qu'on ne sait jamais où ça va tomber et que les risques de départs de feu sur les terrains impactés demeurent extrêmement importants durant plusieurs jours.
Prodalis, l'ange gardien du massif forestier

Son nom d'usage, Prodalis. Cela fait maintenant cinq ans que ce système de surveillance électronique a fait son entrée dans le Sdis des Landes. Contrairement à la Gironde et à la Dordogne qui restent sur des systèmes classiques avec des tours de guet, le Lot-et-Garonne a également succombé à son efficacité et la Charente-Maritime est en train de l'adopter. Couplée à un logiciel dit « Météorage » qui permet de suivre les impacts de foudre en temps réel ainsi que les lames d'eau des perturbations, cette assistance électronique offre de redoutable avantages. Avec Prodalis, deux ou trois minutes maximum s'écoulent entre l'alerte et l'ordre de départ. Le moindre ordre de départ implique obligatoirement trois unités, soit neuf véhicules et quinze hommes. Et c'est cette cohabitation entre la précision des machines et le savoir-faire des hommes qui permet de maîtriser un incendie au plus vite. Mais le colonel Olivier Bourdil précise toujours que cela ne règle pas tout.

« Prodalis, c'est un facteur de qualité. Aujourd'hui, nous sommes bien rodés, ça fonctionne bien et nous avons effectivement des résultats qui sont probants en matière de détection précoce. Mais tout ça dépend tellement de l'événement climatique… »

Des impondérables

Le directeur du Sdis des Landes songe aux « impondérables ». « Je repense au feu de Sanguinet en septembre 2010. Il y avait eu trois mises à feu volontaires le jour où il ne fallait pas parce qu'on avait beaucoup de vent, parce que la végétation était extrêmement sèche et parce qu'on avait une hydrométrie très basse. C'était très compliqué à gérer. On a eu des sautes de feu de 600, même 800 mètres et au final 180 hectares avaient été brûlés. »

Un peu plus de 100 hectares avaient également été ravagés début juillet 2011 à Luxey. Deux ans plus tôt, un immense incendie entre Meilhan et Campagne avait eu raison de près de 800 hectares.

Sources: SO
Contacter l'équipe d'Administration ou de Modération uniquement par courriel


pas de réponse sur message privé
Galop
Modérateur
Modérateur
 
Messages: 200
Photos: 0
Inscription: 03 Nov 2009, 16:02
Localisation: lot et garonne
Nom de famille: GALOPIN

Retourner vers SPP - Derniéres Nouvelles

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités

z cron