À distance, les élus assistent à une démonstration impressionante. (photo T. V.)
Les pompiers de Charente-Maritime utilisent depuis une semaine leur nouveau centre de formation. Visite guidée.
À distance, les élus assistent à une démonstration impressionante. (photo T. V.)
Un corps suspendu à une corde, un immeuble prêt à s'embraser, des pièces d'habitation enfumées, une voiture incendiée… Vous ne vous trouvez pas en enfer, mais sur la base aérienne de Saint-Agnant. Plus précisément au nouveau centre de formation départementale du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours), où tous les pompiers de Charente-Maritime s'entraîneront, quel que soit leur niveau de compétence et d'expérience.
Ouvert depuis une semaine, ce centre est doté d'installations perfectionnées, qui permettent de recréer les conditions réelles d'intervention des sapeurs pompiers. Ainsi les maires du département - invités à découvrir le lieu - ont-ils assisté à une impressionnante démonstration de feu de voiture, vendredi, après un séminaire sur la prévention du risque. Flammes, fumée, chaleur : tous les ingrédients du véritable incendie étaient réunis. Sauf à dire que le pompier stagiaire ne risque rien, puisque la chaleur de ce feu reste artificielle (200 °C en 40 secondes) et qu'il peut s'éteindre instantanément, sur commande.
Des feux plus dangereux
Le colonel Éric Peuch, directeur du SDIS 17, insiste sur l'intérêt d'un tel outil : « L'actualité (il fait référence aux pompiers décédés de Dignes, NDLR) nous montre que les feux sont de plus en plus dangereux. Des phénomènes auparavant classiques sont devenus de véritables dangers, car l'habitation est de plus en plus étanche aux bruits et aux variations de température, ce qui peut créer une explosion beaucoup plus facilement […]. Il nous fallait donc un outil performant pour préparer les sapeurs pompiers à toutes les éventualités. Ce centre de formation en est un. »
Grâce aux excellentes relations entretenues par les hommes du feu avec la base aérienne, le SDIS n'a déboursé que 3,1 millions d'euros pour implanter ici son nouveau bébé. Il se compose d'un pôle administratif et d'un pôle pédagogique, avec véhicules incendie et faux bâtiments. « Il s'agit d'un immeuble recréé, avec ses faux bureaux et ses cheminements complexes, indique le colonel Peuch. Il représente ce que l'on retrouve régulièrement sur le terrain. Il y a de véritables huisseries, un balcon, des couloirs… Et à côté, nous disposons de caissons à feu, simulant des pièces d'habitation alimentées en gaz. Ces pièces peuvent être transformées en véritables brasiers. À l'intérieur, les pompiers en exercice seront confrontés aux flammes et à de la fumée artificielle. »
Une vraie-fausse maison
Face à ce dispositif, un hangar abrite des salles de cours, des sanitaires et une réserve de matériel à l'usage des stagiaires. Un dispositif déjà découvert par une cinquantaine de pompiers mais encore incomplet, puisqu'une Maison du secourisme sera bientôt construite sur le site de la base. « Il y aura tout ce que l'on trouve dans une maison : cuisine, ustensiles, cave, jardin… Les conditions seront celles du réel et permettront d'initier de nombreux scénarios pédagogiques, explique le colonel. » Cette maison intéresse déjà beaucoup de monde, dont le lycée maritime de La Rochelle et les assistantes maternelles du Conseil général, avec
Saint-Agnant
Publié le 14/11/2012
Par Thomas Villepreux SUD OUEST CHARENTE MARITIME
