Montpellier. « Dans les casernes, les gens sont très ....

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LES FAITS : Deux cents agents se sont rassemblés, hier, devant le Sdis

Sous une pluie fine, près de deux cents pompiers et personnels administratifs se sont rassemblés, hier après-midi, devant le Sdis (service départemental d'incendie et de secours).
Le but : faire pression alors que devait se tenir un comité technique paritaire (CTP), déterminant pour l'avenir des sapeurs-pompiers puisqu'il devait entériner le nouveau règlement intérieur et le schéma départemental d'analyse et de couverture des risques (SDACR). Mais le boycott par les syndicats - malgré des divergences - a conduit au report du CTP.

« Pour le SDACR, beaucoup de travail a été effectué, il faut le valider, détaille Blandine Ausseil, de la fédération autonome, syndicat majoritaire. Mais pour le règlement intérieur, nous sommes contre : il remet en cause les acquis sociaux, notammentle régime indemnitaire en cas de maladie ou les "trois mois de bons soldats" accordés aux pompiers en fin de carrière. » En cause également, l'obligation pour les seuls jeunes sapeurs d'effectuer des gardes supplémentaires sans contrepartie.

Hier, nombre d'agents ne comprenaient pas la méthode de la direction et visaient aussi Michel Gaudy, président du Sdis : « Avec le colonel Cassar, il y avait des problèmes ; avec le colonel Risdorfer, il y a des problèmes. Le point commun, c'est Gaudy, tonne un pompier. Dans les casernes, les gens sont très remontés ».

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200 pompiers se sont réunis, lundi, pour protester contre vos réformes. Qu'en pensez-vous ?
Nous menons un travail de fond très important de réforme depuis un an et, malheureusement, oui, il y a deux ou trois petits problèmes. Mais cela ne doit pas occulter ce que l'on a fait en terme de restructuration et de réorganisation du Sdis, que tout le monde voulait : que ce soit le schéma d'analyse des risques, le système d'alerte, le règlement intérieur, les casernes ou encore les mesures de valorisation et de protection des sapeurs volontaires. 80 % des recommandations faites par la chambre régionale des comptes ont déjà été suivies.

Mais les syndicats expliquent qu'il n'y a pas assez d'effectifs pour assurer de bonnes interventions !

Il faut effectivement le recrutement d'une cinquantaine de pompiers, que nous allons étaler sur cinq ans, à raison de dix par an, plus les dix départs à la retraite compensés chaque année, cela fera 100 personnes d'ici cinq ans. Nous avons l'engagement du conseil général pour le financer, il fait un effort important, et en ces temps de crise, ce n'est pas rien.

Ils disent aussi que vous attaquez leurs acquis sociaux, notamment en supprimant les "trois mois de bons services" accordés aux pompiers en fin de carrière...
On n'a pas enlevé les acquis sociaux, on les a transformés.
Ces trois mois sont compensés par deux mois donnés au moment du départ et par une augmentation du régime indemnitaire. Et pour le régime maladie, ma réforme va dans leur sens, je ne comprends pas leur réaction.

Troisième grief : les jeunes sapeurs devraient travailler plus à leur embauche, sans contrepartie ?
Déjà, on demande des gardes supplémentaires aux pompiers professionnels mais pour les seuls volontaires et avec augmentation des taux indiciaires, c'est loin de ce que disent les syndicats ! Pour les jeunes recrues, on augmente les gardes parce qu'ils ont besoin de se former. C'est normal qu'ils travaillent plus que leurs aînés et ce n'est que pendant un temps.

Les critiques sont dures à votre encontre, vous seriez sourd à toute négociation ?
Je pense que les syndicats n'ont jamais vu autant leur directeur, on a déjà dû se réunir une dizaine de fois ! Je tends la main aux syndicats, mais tout le monde doit être raisonnable. Financièrement, on ne peut pas faire plus, on arrive à la limite entre le possible et le souhaitable.


Entretien Recueilli par Y. PHILIPPONNAT - Midi Libre